Ca se regarde comme on feuillette un livre d’images; normal! Mais en prime, les commentaires de son auteur. Avec une modestie bon enfant, Robert Doisneau, qui n’apparait jamais physiquement à l’écran, se souvient de tel ou tel détail que lui inspirent ses photos prises le plus souvent à distance. « J’était timide » dit-il « et je n’osais donc pas m’approcher, mais c’est ainsi que l’entourage prenait de l’importance, puisque je photographiais de loin. (…) A mon époque, le photographe était assimilé à un camelot, un forain ».
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Pour vivre, il accepte un poste de photographe industriel chez Renault, où le sort des salariés qui travaillent à la chaîne le révulse. Il commente et donne son point de vue, sur l’ambiance générale qui s’en dégage et comprend alors « les révoltes sociales ». Il dit son regret de n’avoir pas poussé plus à fond son regard sur le monde du travail, « mais il me fallait vivre et donc accepter ces travaux photographiques, plus alimentaires, pour Renault.»
Toute une série de photos défile alors, plus ou moins connues, de la libération de Paris, à de très beaux clichés de l’après-guerre. La plupart du temps, des gamins s’amusent et font les courses dans des paysages dévastés. Entre l’innocence enfantine et les ruines environnantes, le contraste saisit toute l’importance de la prise de vue.
![doisneau [Critique DVD] 03-04 Robert Doisneau, tout simplement](http://media.paperblog.fr/i/543/5431595/critique-dvd-03-04-robert-doisneau-simplement-L-vg975d.jpeg)
Sa rencontre avec Prévert, le canal Saint-Martin, les photos dans le Métro, sans autorisation, ça vit, ça grouille, dit-il encore en retenant sa technique très primaire. « La plupart du temps je délimitais au préalable le cadre, et après quoi j’attendais.La malice des choses vous envoyait alors une silhouette merveilleuse, un chapeau qui s’envole, une cabriole .Ce n’est donc jamais objectif, rien que le choix du cadre, et de la mise en scène que l’on prépare, on attend que ça coïncide avec l’univers dans lequel vous serez bien. »
- Le portfolio
Quelques thèmes (Picasso, séance de mode…) réunis avec l’explication de la séance de travail. Il y a bien sûr la série des baisers, une commande du magazine « Life ».
Mairie de Paris, jusqu’au 28 avril, une exposition retrace l’évolution du quartier des Halles, sous l’œil du célèbre photographe.