S'il est est élu, François Hollande sera le premier président depuis Pompidou sans charisme. Il l'a d'ailleurs théorisé, et sans doute voulu, en se présentant comme un homme normal, ce que l'opposition a aussitôt traduit par insignifiant (transparent, voire, comme le dit Sarkozy qui ne le comprend vraiment pas, nul). Or, il est manifestement tout sauf cela. Intelligent et compétent, cela nul ne le lui retire, il aura su montrer tout au long de cette campagne deux qualités fortes : la maîtrise de ses émotions, à aucun moment il ne s'est laissé laissé entraîner dans la bataille de cour d'école dans laquelle voulait l'entraîner son adversaire, et la constance. Quoiqu'ait pu dire son adversaire dont on attend toujours le programme (en a-t-il seulement un?), il n'a pas dévié de sa ligne terriblement sérieuse. Pas si banal que cela, donc, pour un candidat "normal".
Il ne suscite pas l'enthousiasme comme avait su le faire en 2007 Ségolène Royal ou comme le réussit aujourdhui si bien Jean-Luc Mélenchon qui a su rendre confiance en eux-mêmes à ses 15% d'électeurs (15 ou 20?) qui se situent à la gauche de la gauche. Mais son adversaire est-il mieux loti? Il progresse dans les sondages, il grignote l'électorat tenté par Marine Le Pen, mais l'enthousiasme de ses meetings parait un peu poussif. Il est brutal, agressif, il s'agite, multiplie les propositions sans lendemain (combien de ses idées sont tout simplement irréalisables ou déjà actées?) mais qui a vraiment envie, dans son électorat, d'en reprendre pour cinq ans? S'il est élu, on saluera l'artiste, le combattant mais on se tournera vite vers autre chose.
Les commentateurs (et aussi sans doute beaucoup d'électeurs) sont nostalgiques des grandes gestes à la De Gaulle ou à la Mitterrand, des campagnes pleines de rebondissement à la Giscard et à la Chirac. Nous avons cette fois-ci tout autre chose. Une campagne de temps de crise où il est bien difficile de faire rêver avec la réduction des déficits.
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