Ce blog m'est devenu comme une drogue, chaque jour je dois écrire un texte pour l'alimenter et quand je n'ai rien à vous proposer, je suis pris de panique.
Aujourd'hui par exemple, j'ai épuisé tous les sujets qui me venaient à l'esprit. Oh ! Je sais qu'il y aurait beaucoup à dire sur l'état du monde comme il va. Je pourrais - je devrais, même - écrire une série de billets sur la catastrophe écologique vers laquelle se dirige notre planète, ou bien encore m'insurger contre la montée plus que voyante des intolérances, de quelque nature qu'elles soient. Les raisons de s'indigner voire de se révolter ne manquent pas, on peut presque dire que c'est le seul motif pour continuer à vouloir vivre. Hurler notre révolte pour se prouver qu'on vit encore ou bien mourir tout de suite et qu'on n'en parle plus.
Vous voyez où cela nous entraînerait si je continuais dans cette veine. Certains blogs le font, est-ce que cela sert à quelque chose, je n'en sais fichtre rien. Ca soulage celui qui écrit, ça conforte celui qui lit, mais au final quel est le résultat ?
Tous ces cris sont compréhensibles sur un blog affichant haut et fort ses convictions, militant en somme. Mais ici, je l'ai écrit déjà, nous sommes sur un blog généraliste et surtout un blog où l'on tâche de mettre l'humour - la politique du désespoir, comme disait l'autre - en avant ou du moins pas bien loin. C'est pourquoi vous me lisez en ce moment.
Sans être indifférent à rien, on peut s'autoriser quelques minutes de tendresse dans ce monde de brutes. Sans se plonger la tête dans le sable, on peut s'accorder de courts instants de détente sans prétentions. C'est le rôle que je veux jouer, modestement certes, mais pas moins honorable pour autant. Chacun interprète sa partition avec ses moyens.
Plongé dans mon logiciel de traitement de texte, tapant ces mots et ces phrases venus presque à mon insu sous mes doigts, je sens la panique évoquée au début s'enfuir, comme un cauchemar s'estompe au réveil. Une fois encore la magie de l'écriture a réalisé son miracle quotidien, ma muse s'est penchée sur mon cas avec bienveillance. Une nouvelle fois un billet vient de naître en direct sous nos yeux, pour cette fois encore le blog aura sa pitance. Demain est un autre jour et d'ici là...