Un film qui trouve du sens !
David Mackenzie retrouve son acteur vedette deYoug Adam, Ewan McGregor, pour ce film sensoriel. Plongé au cœur d’une épidémie sans précédent, le spectateur devient le témoin de l’amour passionnel qui va unir Michael (McGregor) et Susan (Eva Green) alors que tout s’écroule autour d’eux. Peu à peu, en raison d’une maladie mystérieuse, les êtres humains perdent leurs sens (d’abord le goût puis l’odorat…), pour autant, le monde ne s’écroule pas, les hommes apprenant à vivre dans ces nouvelles conditions. Le monde tel qu’on l’a connu ne devient qu’un lointain souvenir, nostalgie d’une vie pas si regrettée, l’épicurisme se trouvant désormais ailleurs. Comme Darwin l’avait prédit en son temps, l’homme serait bien capable de s’adapter à un environnement dénaturé de son essence même.
La force du film tient en sa forme, alors que l’on pouvait s’attendre à une ambiance post-apocalyptique, la caméra nous transporte dans un drame sentimental, l’épidémie n’étant qu’une variable de cette histoire d’amour. Le talent des deux acteurs principaux rend cette rencontre aussi crédible qu’elle en est sublimée par la simplicité dans laquelle ils essayent de vivre leur béguin. Peu importe que nos sens se dérèglent, le cœur lui a toujours ses raisons. Néanmoins, si cet aspect est entièrement réussi, le choix de ce genre particulier pour décrire la relation entre les deux protagonistes est assumé mais pas réellement maîtrisé. La façon dont est traitée cette épidémie souffre d’une certaine naïveté et simplicité (recours à des montages photos, vidéos pour montrer la désolation partout sur la planète). Ce côté pub/ campagne de sensibilisation n’entache toutefois pas la qualité du long-métrage même si on regrettera quelques errances scénaristiques (notamment la profession de Susan, épidémiologiste, qui n’apporte absolument rien).