Geysers d'Encelade photographié par Cassini le 27 mars à 232 197 km de distance
Si Encelade abrite des formes de vie dans son océan (sous la glace de surface), elles pourraient être décelables dans les panaches qu’elle expulse près de son pôle sud.
En orbite à une distance moyenne de 1,4 milliards de km du Soleil, Saturne est très loin de la “zone habitable” de notre système solaire. Il semble exclu d’y trouver un jour une quelconque forme de vie. Notamment dans son épaisse atmosphère. Toutefois, l’un de ses satellites naturels pourraient être un bon candidat. Rétrospectivement, le plus important de tous, Titan (visible dans un télescope) était le favori des astronomes et exobiologistes. Avec l’arrivée de la sonde spatiale Cassini, en 2004, d’étranges panaches ont été découverts, affleurant de la surface de Encelade, un satellite d’environ 500 km de diamètre. Depuis, la “rolls” des sondes spatiales, fruit de la collaboration de la NASA et de l’ESA, a multipliée les survols de ce petit astre couvert de glaces d’eau. Les chercheurs ont appris que ces geysers expulsent dans l’espace et de l’eau et des particules organiques. Carolyn Porco, chef de l’équipe d’imagerie de Cassini, a récemment montré que cette eau – probablement issue d’un vaste océan sous la glace – contient du sel. Les mesures indiquent même des quantités de sel dans des proportions semblables à celle que l’on retrouve dans les océans terrestres !
“L’écosystéme d’Encelade pourrait être comparable à celui de notre propre planète. De la chaleur abondante et de l’eau liquide a été trouvée dans les roches volcaniques souterraines. Les organismes présents dans ces roches prospèrent grâce à l’Hydrogéne (produites par les réactions entre l’eau liquide et les roches brulantes) et le Carbone disponible et fabriquent du Méthane lequel est recyclé en retour en Hydrogéne. Et tout cela se fait en l’absence de lumière solaire ou quoi que ce soit qui a été produit par la lumière solaire.” (Carolyn Porco).
Les scientifiques pensent que l’énergie qui permet à l’eau d’être à l’état liquide à l’intérieur d’Encelade provient de son noyau. “Malaxé” et “pétri” par les forces de marées gravitationnelles exercées par la massive Saturne dont le petit satellite dépend, le noyau libère cette énergie et explique en partie le phénomène.
Il ne reste plus qu’à aller cueillir les possibles microbes qui se retrouvent propulsés dans l’espace par ces nombreux geysers (principalement localisés près du pôle sud d’Encelade). Une tâche plus facile et accessible que celle d’une exploration du milieu sous-marin après forage de la glace sur plusieurs kilomètres !
Ce 27 mars 2012, la sonde spatiale Cassini a frôlé la surface d’Encelade à seulement 74 km d’altitude.
Crédit photo : NASA/JPL-Caltech/Space Science Institute.