Après le bon 0-0 en Champions League face à Barcelone et avant le déplacement très important à Catania en championnat, Berlusconi a officiellement fait son retour comme président de l’AC Milan. Enfin, pas tout à fait puisque son titre est « Président Honoraire » (titre parfois donné à vie), c’est-à-dire un titre honorifique généralement attribué pour services rendus mais en aucun cas un président effectif. En d’autres termes, rien ne change en ce qui concerne rôle actuel de Berlusconi, il reste une sorte de « conseiller » mais n’a aucun pouvoir légal sur les décisions du club.
Est-ce un premier pas vers son retour officiel? Probablement mais comme déjà écrit plus haut, actuellement ça ne change strictement rien car il a toujours été le propriétaire de l’AC Milan depuis 1986, a toujours été très influent et a toujours eu le dernier mot sur chaque décision concernant le club, Galliani étant « l’exécuteur ». On peut par exemple rappeler deux évènements comme le licenciement de Leonardo, pourtant très apprécié de Galliani ou encore le blocage des transferts Tevez – Milan, Pato – PSG, opérations orchestrées par Galliani. Depuis sa démission de chef de gouvernement d’Italie, Silvio Berlusconi a exprimé son désir de revenir officiellement à la tête de l’AC Milan, et depuis quelques semaines, il multiplie ses apparitions à San Siro mais aussi dans d’autres stades, comme ce fut le cas à Parme, 18 ans après son dernier déplacement pour voir évoluer son Milan. Et on ne peut pas dire que sa dernière apparition soit passée inaperçue!
En effet, lors de Milan – Barcelone, quart de finale aller de Champions League, on a pu observer le Cavaliere très agité en tribune, visiblement furieux pour la prestation de l’AC Milan, à côté d’un Galliani calme et légèrement mal à l’aise. A sa sortie, Berlusconi a déclaré : « Content? A moitié, j’ai quelques remarques à faire mais je ne dis rien. J’ai dit à Guardiola que j’apprécie le jeu de Barcelone. » Il aurait ensuite dit plusieurs fois en montant dans sa voiture « Je suis sans voix« . En d’autres termes, il n’a pas du tout apprécié l’attitude et la prestation de l’AC Milan face à Barcelone et le responsable tout désigné est Allegri. Pour le président milanais, il est inconcevable de subir la possession d’une équipe adverse (65%), surtout à San Siro : le Barça de Guardiola doit être l’exemple à suivre, Allegri doit proposer un jeu aussi flamboyant avec son Milan. Ce n’est pas la première fois que Berlusconi évoque cette idée et jusqu’à présent, Allegri lui a toujours répondu que chaque équipe joue avec ses propres caractéristiques, ses propres forces.
Et c’est là qu’on prend position. Les tifosi sont fiers de la prestation de l’AC Milan. Les Rossoneri ont tout donné face à l’armada de Guardiola. La différence entre les deux équipe serait déjà énorme avec la présence de titulaires comme Abate, Thiago Silva, Van Bommel, Cassano, ou Pato. D’autres joueurs comme Nesta, Boateng et Robinho étaient à peine de retour de blessure et loin de leur forme optimale. La soirée aurait pu être catastrophique mais Milan s’est battu avec orgueil et avec le coeur. L’équipe d’Allegri ne mérite que des applaudissements pour le résultat. Barcelone est la meilleure équipe du monde depuis plusieurs années, contrairement à Milan qui essaie de se reconstruire et de retrouver une place parmi les grands d’Europe. Les tifosi du monde entier avaient compris à quel point la mission était compliquée, tout le monde savait qu’on avait besoin d’une soirée parfaite pour espérer s’en sortir. Berlusconi, lui, n’a pas compris cela. Il ne peut pas accepter que son équipe (pour lui toujours la meilleure du monde de 1986 à aujourd’hui sans interruption) puisse subir la domination de son adversaire. L’AC Milan ne peut pas triompher et être satisfait juste parce que l’équipe a réussi à ne pas encaisser de but. Ses idées sont nobles, parfaites mais utopiques! Sa colère est incompréhensible et déplacée. En tant que président de l’AC Milan, il se devait de féliciter son équipe pour la prestation courageuse. Ile ne peut pas ne pas être fier de la manière dont Milan a affronté la meilleure équipe du monde, qui marque une quantité monstrueuse de buts mais a du repartir bredouille de San Siro.
Si d’un côté la colère de Berlusconi est un signe qu’il s’intéresse de nouveau à Milan, elle est exagérée. L’équipe a besoin de son soutien. Il est vrai que si Milan est aujourd’hui un des plus grands clubs du monde, on le doit bien sur à Silvio Berlusconi mais cela fait des années qu’il ne s’est plus trop occupé de son équipe. On ne peut plus dépenser des centaines de millions sur le mercato, tout d’abord car le président en personne ne veut plus et puis il y a la crise économique, le fair-play financier, les résidus encore importants d’une mauvaise gestion, des finances dans le rouge, l’arrivée des pétrodollars… toutes ces raisons ont poussé le club à freiner drastiquement ses investissements. L’AC Milan recrute uniquement des joueurs low costs ou gratuits alors Monsieur Berlusconi, il y a deux solutions : réinvestir comme au bon vieux temps ou accepter la situation!
Ou mieux, quand son équipe gagne un Scudetto, est en course pour gagner le deuxième consécutif et affronte Barcelone en quarts de finale de Champions League, il peut féliciter son club pour les résultats obtenus! Il DOIT féliciter Galliani qui arrive à construire une équipe compétitive avec très peu de moyens, des prêts, des co-propriétés, des intuitions, des coups de chance… Le célèbre chauve doit constamment trouver de nouvelles idées pour garder une équipe compétitive sans moyens (notamment des liens bizarres avec Preziosi). Il DOIT féliciter Allegri qui fait le maximum avec les joueurs qu’il a à disposition, ses latéraux ne sont pas Maldini et Cafu mais Antonini et Bonera, ses milieux ne sont pas Pirlo et Rijkaard mais Aquilani, Muntari, Nocerino… Comment peut-on espérer développer un jeu comme celui de Barcelone avec des joueurs largement inférieurs et surtout qui ne se prêtent à ce type de jeu? L’entraineur de Milan a remporté le Scudetto et la Supercoupe d’Italie dès sa première saison, caracole en tête à 9 journées de la fin du championnat, est en quart de finale de Champions League. La somme des points de la saison passée et de cette saison voit Milan largement devant toutes les autres équipes, la moyenne de points par matches d’Allegri en championnat est supérieure à celle de Sacchi, juste derrière Capello et Ancelotti et si par chance il remporte le second Scudetto consécutif dès son arrivée, il égalerait des entraineurs comme Capello, Trapattoni et Mourinho! La situation économique mondiale a changé, Milan a changé et tous font leur maximum pour qu’une chose ne change jamais : rester compétitif. Et surtout, il DOIT féliciter l’équipe, comme il l’aurait fait autrefois, pour avoir joué avec tout son coeur.
Il ne suffit pas d’avoir Guardiola sur le banc pour devenir le Barcelone actuel. C’est beaucoup plus complexe! Il faut avant-tout dépenser énormément d’argent pour acheter les meilleurs champions mais aussi disposer du meilleur centre de formation de jeunes du monde. La réalité est que Milan n’est pas à ce niveau. S’il veut voir plus de spectacle, Milan et Allegri ont besoin de grands joueurs! S’il veut une maitrise totale du ballon, ça ne suffit pas de payer pour des attaquants et d’engager gratuitement des milieux pauvre techniquement! Les coupables ne sont ni Galliani, ni Allegri et encore moins l’équipe alors au lieu de se mettre en colère inutilement, qu’il commence d’abord par souligner les mérites de ses employés pour ce que l’AC Milan a réalisé jusqu’ici! Si ce Milan ne vous plait pas, Monsieur Berlusconi, vous savez ce qu’il vous reste à faire! NO MONEY, NO PARTY!
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