Lorsqu'il s'agit d'assigner devant un tribunal, mieux vaut ne pas se tromper de juridiction. En effet, si le mauvais tribunal est saisi, c'est un coup pour rien et il faut recommencer ensuite.
Et vu ce que coûte un procès, autant n'en payer qu'un si on peut éviter d'en payer deux.
En matière de litige pour un contrat de bail d'habitation, les règles sont très simples.
En matière de compétence, deux question doivent se poser : la compétence d'attribution (quel type de tribunal est compétent : Conseil des Prud'hommes ? Tribunal de grande instance ? Tribunal de commerce?) et la compétence territoriale (tribunal de Paris ? de Toulouse ? de Lyon?)
Tout d'abord, en matière de compétence d'attribution, c'est toujours le tribunal d'instance qui est compétent, aux termes de l'article R 221-38 du code de l'organisation judiciaire.
Ensuite, en matière de compétence territoriale, c'est le tribunal d'instance dans le ressort duquel se situe l'immeuble qui est compétent, en application de l'article R 221-48 du même code.
Cela signifie que les règles habituelles de compétence ne s'appliquent pas. Notamment, la règle générale qui veut qu'on assigne devant le tribunal dans le ressort duquel est domicilié l'adversaire est innaplicable.
Donnons un exemple :
Primus, qui habite à Toulouse, donne en location un appartement situé dans le 4ème arrondissement de Paris à Secundus, qui quitte donc son logement de Lyon pour venir y habiter. Tertius, cousin de Secundus, et qui habite à Lille, est caution.
En cas de litige pour cette location, le tribunal compétent sera toujours le tribunal d'instance du 4ème arrondissement de Paris.
Ni les tribunaux toulousains, ni les tribunaux lyonnais, ni les tribunaux lillois, ne peuvent être saisis, même si le problème est uniquement relatif, par exemple, à la caution de Tertius qui habite Lille.
Photo par Brett Jordan
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