Dimanche se déroule en Belgique le Tour des Flandres. C’est un peu l’événement que WTFRU attend chaque année ! Cette course mythique marque l’apogée des Flandriennes, terme utilisé pour nommer les courses empruntant les pavés et les monts de la Belgique et du nord de la France. On vous fournit quelques éléments pour comprendre en quoi ce cyclisme là est hors du commun !
Un peuple, une passion, des courses
Autant les belges se moquent de ne pas avoir de gouvernement, autant ne pas gagner le Tour des Flandres est vécu comme un drame national. Le flahute (=coureur de flandrienne) est considéré comme un demi dieu, un palmarès fourni sur les classiques est l’assurance de pouvoir bouffer à l’œil dans toutes les baraques à frite du pays pendant un bon bout de temps. Comme tous les peuples passionnés, les belges en sont par la même occasion très exigeants. Les équipes belges ont donc une énorme pression sur les épaules lors de toutes ces courses. Omega-Pharma et son leader Tom Boonen peuvent bien gagner tout ce qu’ils veulent durant la saison, s’ils passent à côté des Flandriennes ils seront bruler vifs. Tout cela fait que la Belgique est une terre de cyclisme unique, et on partage l’avis du grand Marc Madiot quand il dit que tu n’es pas coureur cycliste tant que tu n’as pas couru en Belgique.
Les dernières folies du sport cycliste
Si l’ambiance rend ces courses atypiques, le parcours contribue tout autant à leur légende. Voici quelques exemples de lieux où tout puriste aimerait voir ses cendres jetés : le Molenberg, le vieux Quaremont, le Mur de Grammont, la Trouée D’Arenberg, le Carrefour de l’Arbre. Peu importe les conditions climatiques on sait que le spectacle sera grandiose. Dans la poussière ou dans la boue le combat est le même et celui qui s’en sort est aussi fort physiquement que mentalement. On aime voir les coureurs taper dedans (se faire mal), sur les Flandriennes il faut batailler tout au long du parcours, Alessandro Ballan l’expliquait récemment au site Vélochrono.fr : « Peut-être que le public ne s’en rend pas compte mais avant le Vieux Quaremont ou les autres monts importants, tu es quasiment obligé de sprinter en permanence pour être bien placé. Tu te frottes à tes adversaires, tu passes sur des endroits autres que la route, de façon à être là, devant. Cela bagarre vraiment. ».
Les flandriennes et les français : un profond désamour !
Sylvain Chavanel a ravivé l’année dernière la flamme dans nos cœurs. Avec sa deuxième place au Tour des Flandres il a mis fin à une longue disette. Depuis un jour d’avril 1997 et une victoire inattendue de Frédéric Guesdon sur le vélodrome de Roubaix, le cyclisme français était loin d’être à la fête sur ces courses. A croire que personne n’aurait grandi en vénérant Gilbert Duclos Lasalle et Marc Madiot…Les Flandriennes sont la chasse gardée des Belges, le Tour des Flandres est un emblème national, nous avons beau avoir Paris-Roubaix l’engouement des coureurs tricolores pour l’exercice de style est presque inexistant. On ne peut et on doit pas résumer sa saison sur les pavés à un simple Tro Bro Léon ! Certains avouent honteusement vouloir se focaliser sur les Flandriennes, un Steve Chainel ou un Alexandre Pichot seront à suivre cette saison, mais personne n’est en mesure de rivaliser avec un Boonen ou un Cancellara. On oublie Chavanel mais ne court-il pas dans une équipe belge ?
Tout n’est pas moche non plus, cette année 2012 marque le 20ème anniversaire de la dernière victoire française sur le Tour des Flandres. Un inconnu de chez Castorama signait alors un exploit majeur…