Rue de Siam

Brest a été copieusement bombardée pendant la dernière guerre. La ville fut  libérée en septembre 1944 par les 2e, 8e et 29e Division d'Infanterie américaine après un siège de 43 jours. Il ne restait alors plus rien du vieux Brest.

Son centre a été rasé. Pas étonnant lorsque l'on constate l'imbrication entre ville et installations militaires. Puis, comme d'autres villes sinistrées, reconstruite en 1948. Selon les canons en vogue à l'époque : Charte d'Athènes, plan en grille .... mais sans prémonition du rôle de l'automobile toutefois.

Des bâtiments néo-haussmanniens, tous dans le même style mais tous différents, et beaucoup moins hauts. Cela ne manque pas de charme, en raison de l'unité architecturale.

La rue de Siam (ainsi baptisée à la fin du XVIIIème siècle après l'arrivée spectaculaire d'une délégation fort pittoresque d'ambassadeurs du royaume siamois) qui va de l'hôtel de ville au pont de Recouvrance, fut à l'origine tracée par Vauban.

Célèbre dans le monde entier comme rue à marins en goguette, avec des bistrots, des filles ... dont il ne reste aujourhui aucune trace, pas même une idée. Elle est entièrement piétonne, avec de jolies boutiques, les mêmes que celles qu'on trouve partout en France autour des réseaux d'enseignes franchisés. Je vais aller faire un tour chez Armor Lux bien que l'usine-mère soit située à Quimper et qu'un magasin soit dans le même pâté de maison que notre appartement parisien.

Et en plus, aujourd'hui, pour bousculer le paysage, il y a le très prochain tramway que l'on aperçoit de temps à autre en cours d'essais ... Du coup, toute trace de végétation a été effacée le long de cette artère trop large. Cela donne un environnement minéral, verni, d'une froideur difficilement concevable, même sous un soleil inconmensurément insolent.

Je ne sais pas si j'aurai l'occasion de revenir en hiver, ou simplement un jour de pluie, mais cette place en déclivité, si vaste, sans un arbre, par vent et pluie, ce doit être sportif ....