C'est ainsi que par exemple, le MoDem a rejoint le PS à Lille ou Marseille, alors qu'il fait alliance avec l'UMP à Toulouse ou Colombes (pour sauver la soldate Yade ???). Une tactique édictée par François Bayrou lui-même, qui réussit la performance de rester officiellement indépendant à Pau tout en étant soutenu par Alain Juppé. Mais voilà l'ex-futur maire de Pau, à force de prôner une stratégie opportuniste et dépourvue de la moindre élémentaire décence, a fini par être débordé par ses propres troupes : à Aubagne, la liste MoDem a fusionner avec la liste... du PCF en échange d'un poste d'adjoint (on imagine la tête des quelques rares notables de l'UDF passés au MoDem qui déjà le 10 mai 1981 craignaient de voir les chars soviétiques sur les Champs Elysées...).
Après ça, le leader du MoDem peut bien condamner de tels agissements en assurant : "j'ai appris par la radio qu'il y avait une alliance, la seule que je n'accepte pas, c'est à Aubagne, parce que l'alliance avec un maire communiste sortant, même si c'est quelqu'un sans doute de sympathique, n'est pas dans le cadre de la vision qui est la nôtre. Nous considérons qu'il faut avoir un minimum de repères communs, ou un patrimoine de repères communs et le Parti communiste n'entre pas dans ce répertoire de repères communs". C'est tout de même lui qui a commencé à brouiller les repères au nom de sa seule ambition personnlle lors de la présidentielle...
Heureusement pour la morale, dans certains cas la prostitution électorale du MoDem laisse de marbre les candidats aguichés. Ainsi à Paris en dépit des efforts plus qu'insistants de Marielle de Sarnez pour démontrer son opposition à l'UMP et à Françoise de Panafieu (plus bête, méchante et hargneuse que jamais lors du débat télévisé d'hier soir), elle a reçu une superbe fin de non de recevoir de la part de Bertrand Delanoë : "quand je vois le MoDem s'allier à Toulouse avec la droite et à Marseille avec la gauche, je suis un peu choqué" par cette "géométrie variable". En réaction, et preuve de l'absence de ligne politique et surtout de logique et d'amour propre du MoDem, le parti bayrousite s'apprête à faire réélire Jean Tibéri dans le 5e arrondissement en maintenant son propre candidat. Comme action de rénovation de la vie politique on a connu mieux…