The Good Wife: 2.19 Wrongful Termination
Dès l’apparition de Stern en début d’épisode pour un savoureux échange avec Alicia, j’ai su que j’allais passer un bon moment tant j’avais été fan du premier passage du vieil avocat. Et ça n’a pas raté. Pourtant, après cette scène, Stern ne réapparaît plus, le personnage succombant à une crise cardiaque. Mais c’est justement ce qui en a rendu l’affaire à laquelle il était lié que plus intéressante, lui conférant un léger côté feuilletonnant. De fait, même si le personnage était resté assez discret, c’était tout de même un pilier du cabinet de Lockart et Gardner et sa mort permet une situation assez originale. Elle laisse Will et Diane partagés entre tristesse pour la perte d’un confère et cynisme en songeant à en profiter pour récupérer les clients d’un rival, une bonne façon de refléter la réalité de la profession. Finalement, ils n’ont pas à faire face longtemps à leur dilemme, le cabinet de Stern étant racheté par Louis Canning. Michael J. Fox reprend donc le rôle pour une nouvelle prestation toujours aussi enjouée et si je pouvais craindre que l’utilisation du personnage devienne redondante, j’ai été rassuré de voir qu’il peut montrer d’autres facette de lui. Même s’il se retrouve à nouveau du côté de l’opposition, sa relation avec Alicia se fait moins conflictuelle et j’ai apprécié de voir se développer une certaine complicité entre eux lors des tentatives de Canning pour embaucher l’avocate. Dans le déroulement du procès, on aurait pu aussi penser qu’on reprendrait la forme des précédents passages de Fox, Denis O’Hare revenant même pour l’occasion après sa dernière collaboration avec lui. Heureusement, la série prend soin de proposer des variations des running-gags propres à leurs personnages et se sert aussi d’éléments de leurs autres apparitions dans l’évolution de l’intrigue, évitant un schéma répétitif.
En ce qui concerne l’affaire du jour en elle-même, comme souvent, je regrette que la série n’accorde pas plus d’importance au parti défendu par le cabinet, ici l’épouse d’un des salariés poussés au suicide par leur entreprise, ce qui ampute d’un certain potentiel émotionnel. Je suis tout de même dans l’ensemble satisfait du traitement du sujet, dont le choix est d’ailleurs tout à l’honneur de The Good Wife, le suicide au travail n’étant pas un thème des plus évidents à aborder. Ce que j’ai trouvé intéressant c’est que si les torts des employeurs sont avérés, on suggère aussi que ce genre de situation n’est pas aussi simple avec ici des salariés loin d’être tout à fait des anges. C’est d’autant plus réaliste et permet quelques twists intéressants.
Sinon, quand Will ne travaille pas sur l’affaire, il est occupé par sa relation avec Tammy qui menace de s’effondrer avec le départ de cette dernière pour Londres. J’ai envie de dire c’est pas trop tôt. Avec la jeune femme hors-jeu, on va peut-être enfin pouvoir à nouveau avancer dans le chassé-croisé amoureux Will/Alicia. Bon, on y est pas encore, mais c’est un premier pas encourageant, fait avec une certaine subtilité, sans tomber dans le soap de mauvais goût.
Vient enfin la partie la plus dense de l’épisode, centrée sur l’imminente révélation du secret de Kalinda et ses conséquences pour divers protagonistes. D’abord pour Kalinda justement et Cary, ça ne change pour l’instant pas grand-chose et c’est assez décevant. La première semble avoir déjà retrouvé un calme à toute épreuve et le second a beau découvrir le fin mot de l’histoire, cela n’ébranle en rien son dévouement à l’enquêtrice. Ce que je trouve toujours un peu exagéré d’ailleurs. Heureusement, Czuchry et Panjabi fonctionnent bien ensemble et les quelques excentricités de Wiley l’enquêteur rendent le récit moins plat. Les première répercussions du secret de Kalinda se traduisent d’autre part en rumeurs sur d’autres infidélités de Peter qui font la presse se réintéresser à Alicia. C’est là bien sûr que cela devient plus intéressant. Parce que qui dit presse et Peter dit ? Eli ! Le directeur de campagne saute donc à pieds joints dans l’arc du secret de Kalinda, lui donnant d’autant plus d’envergure. Il en profite aussi pour à nouveau se rapprocher considérablement d’Alicia qu’il essaye de protéger au mieux, notamment lors d’une géniale scène d’interview. C’était l’occasion aussi d’exploiter l’alchimie entre Margulies et Cumming qui est tout simplement merveilleuse. A part ça, pour alléger quelques peu l’intrigue, on pouvait bien évidemment compter sur l’hystérie d’Eli, accentuée par l’imminence des élections. Je retiens la scène où il tente d’étrangler son collaborateur. Hilarante.
En conclusion, une affaire intelligente, une bonne exploitation des personnages, des relations qui évoluent et un arc Kalinda qui prend de l'ampleur, voilà qui nous offre un nouveau très bon épisode de The Good Wife.