Alors qu'il bataille pour gagner la Mairie de Pau, c'est l'ensemble de son parti qui sortira fragilisé des municipales 2008. Le Modem est désormais réduit à l'allégeance ou à l'hostilité. A maints égards, François Bayrou parait devenir un " Michel Jobert " des temps modernes. Michel Jobert avait créé dans les années 70 le " mouvement des démocrates ".
Esprit particulièrement brillant, il s'estimait porteur d'une certaine vérité et d'un comportement juste refusant une approche manichéenne de la vie politique. Cet " ailleurs " n'a jamais existé. Ensuite, autre facteur de faiblesse, que recouvre aujourd'hui réellement le Modem comme courant de pensées ? La filiation dominante existe-t-elle avec l'ex Parti Républicain ou l'ex Centre des Démocrates Sociaux ? La base conceptuelle de ce parti est difficilement identifiable. Enfin, dernier facteur de difficulté, quel est le pouvoir d'évocation populaire de ce parti ? Derrière ce terme se profile une question simple : où est la " promesse d'offre " qui peut justifier un vote ou un engagement en son sein ?
Ceux qui se reconnaissent dans un clivage binaire (droite/gauche) ne se retrouvent pas dans son approche. Ces facteurs signifient que, sans rebondissement majeur et rapide pour convaincre d'un nouvel ancrage clair, la logique à terme du Modem paraît de nature à l'inscrire dans un espace de plus en plus réduit et anticiper de réelles questions de survie dans la seule attente de la prochaine présidentielle.