3 enfants sur 10 sont exposés à des niveaux des principaux polluants atmosphériques supérieurs aux valeurs guides recommandées par l'OMS et l'ANSES. Et les enfants passent environ 80% de leur temps à l'intérieur dont une grande partie à l'école. Ce sont les résultats d'une étude sur la qualité de l'air intérieur des écoles, publiés par une équipe de l'Inserm dans la revue Thorax. Quelle est la relation entre la mauvaise qualité de l'air intérieur et la santé allergique et respiratoire des enfants des écoles françaises : une augmentation de l'asthme et des rhinites chez les enfants scolarisés les plus à risques.
Les chercheurs ont analysé pendant une année scolaire les concentrations de différents polluants atmosphériques et en particulier des particules fines de diamètre inférieur à 2,5 micromètre (PM2.5), du dioxyde d'azote (NO2) et 3 aldéhydes (formaldéhyde, acétaldéhyde et acroléine). Les particules fines et le dioxyde d'azote (NO2) proviennent essentiellement de la combustion automobile, les aldéhydes sont des polluants intérieurs issus des produits de combustion, de construction et de décoration dont revêtements muraux et des produits d'entretien. Les enfants participant à l'étude ont passé une visite médicale comportant aussi un test cutané aux 11 allergènes les plus communs (acariens, chat, pollens…) et un test d'exercice permettant de détecter l'asthme à l'effort. Ces données ont été complétées par un questionnaire rempli par les parents.
30% des enfants suivis, soit 3 enfants sur 10, s'avèrent exposés à des niveaux des principaux polluants atmosphériques supérieurs aux valeurs guides recommandées par l'OMS et l'ANSES (1). Cette exposition est associée à une augmentation de l'asthme et des rhinites chez les enfants scolarisés, les plus à risques étant les enfants allergiques.
Les auteurs rappellent la plus grande sensibilité des enfants aux effets de la pollution de l'air. Congestion nasale, irritations de la peau et des yeux, réactions allergiques, asthme, maux de tête, fatigue, vertiges ou encore nausées sont les principaux symptômes relevés chez l'Enfant. "L'exposition à des concentrations élevées de particules et composés organiques volatils est associée à une augmentation de la prévalence des signes cliniques de l'asthme et des rhinites chez les enfants scolarisés. Les enfants sujets aux allergies semblent les plus à risque", révèle la chercheuse. Les chercheurs constatent que les rhinites sont associées de manière significative à des taux forts de formaldéhydes dans les classes et qu'une augmentation de la prévalence de l'asthme est observée dans les classes avec des taux élevés de particules fines PM2.5, de formaldéhyde, d'acroléine.
« La mauvaise qualité de l'air intérieur pourrait à terme détériorer la santé allergique et respiratoire des enfants qui passent en moyenne 8h par jour à l'école. Il est donc important de maintenir une bonne qualité de l'air en classe avec une surveillance stricte de l'exposition des enfants aux polluants à la maison et à l'extérieur ».
Source: communiqué Inserm et Thorax doi:10.1136/thoraxjnl-2011-200391 “Poor air quality in classrooms related to asthma and rhinitis in primary schoolchildren of the French 6 Cities Study”
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