Si les ventes et les parts de marché de l’OS mobile de Microsoft restent toujours modestes, les critiques quant à l’interface Metro ont été dans l’ensemble majoritairement positives.
Et si c’était justement ce point là qui causerait le plus de tord à Windows Phone ? C’est ce que laissent sous entendre plusieurs constructeurs taïwanais. Reprochant également à la firme de Redmond une politique tarifaire et technique beaucoup trop restrictive.
Une offre qui peine à se démarquer dans ses propres rangs
Les sources en provenance des principaux intéressés expliquent que les résultats mitigés de la plateforme sont principalement dus à une certaine uniformisation des terminaux, que ce soit en terme de prix et de caractéristiques. Le seul élément sur lequel les constructeurs auraient pu compter reste l’OS et sur ce point deux éléments ressortent.
Avec ses 70 000 applications, le Windows Market Place se place loin derrière de ses concurrents directs qui totalisent à eux deux près d’un million d’applications (400 000 environ pour Android et 550 000 pour iOS). Les terminaux Windows Phone 7.5 ne sont pas suffisamment matures à l’image du Windows Market Place et ne parviennent donc pas à attirer massivement des utilisateurs.
Metro : à la fois force et faiblesse
Ensuite, c’est un véritable pavé dans la mare que jettent les constructeurs lorsqu’ils s’agit de l’interface de Windows Phone. A l’instar de ce à quoi HTC ou Samsung nous avaient habitués avec leurs surcouches respectives Sense et TouchWiz (ou encore Motoblur de Motorola), il est demandé à Microsoft d’être plus souple quant aux possibilités offertes en terme de personnalisation sur son OS mobile.
D’un côté, Microsoft devrait se sentir particulièrement concerné par ce genre de requêtes. A l’époque de Windows Mobile, Redmond pouvait compter sur la société SPB qui proposait des applications visant à remplacer l’interface peu ergonomique à laquelle avait droit les utilisateurs. Ces mêmes utilisateurs s’étaient d’ailleurs sentis trahis lorsque l’ultime mise à jour de la plateforme à savoir la version 6.5 n’apportaient pas les changements escomptés, deux ans après la sortie du premier iPhone et d’iOS.
D’un autre, Microsoft a capitalisé sur une approche résolument différente avec Windows Phone 7 et plus particulièrement son interface utilisateur Metro. Bien qu’elle divise presque autant qu’elle rassemble, il n’en reste pas moins qu’elle représente une dynamique volontariste du côté de Microsoft de vouloir se démarquer sur le plan software tandis que d’autres ont fait le choix du matériel et de la course à la puissance.
Le manque de personnalisation aurait cependant des conséquences néfastes sur les campagnes marketing des constructeurs de terminaux Windows Phone. Nokia mis de côté, il devient vraiment compliquer pour les autres acteurs de se démarquer de leurs concurrents directs tant les prix et les caractéristiques techniques sont proches.
Windows 8 pour réconcilier tout le monde ?
Le défi pour Microsoft sera donc de convertir les utilisateurs séduits par l’interface et l’expérience utilisateur de Windows 8 en acquéreurs de terminaux Windows Phone 8. Une fois la familiarisation avec l’interface Metro réalisée, Windows Phone 8 bénéficiera d’une bien meilleure visibilité que son prédécesseur qui mis à part son numéro de version, n’a pas grand chose à voir avec Windows 7.