Hier matin, au réveil, la France s'est retrouvée imberbe...A l'heure où le dernier poilu disparait,il semble bon de remontrer cette note honorant les poilus ponots - DOCUMENT EXCEPTIONNEL -INAUGURATION
MONUMENT AUX MORTS
1919 CLIQUEZ SUR LA PHOTO Pour comprendre cette fantastique photo au ton cérémonial, notre site
a retranscrit ce qu'était la vie au village pendant la guerre de 1914.
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La guerre de 1914
« Les soldats partirent la fleur au fusil ».
« Dans un mois nous serons à Berlin ».
La guerre fraîche et joyeuse tourne vite au sanglant cauchemar, la liste des premiers morts arrive et le nombre de blessés est tel que l'on doit les évacuer à l'arrière et que le 16 août, 2 semaines après la déclaration de la guerre, on doit transformer une partie de l'hospice en ambulance. Le 10 octobre une seconde est créée dans l'école libre de filles et la mairie prend des mesures d'urgence rapidement : il faut prévoir une somme pour recueillir les vieillards évacués d'un hospice d'Ivry, remettre les taxes sur les chevaux et charrettes réquisitionnés et dégrever d'impôts locaux les mobilisés. La municipalité prend en charge les produits pharmaceutiques et le salaire d'une femme pour aider à l'hospice. Mais sans formation spécifique la commune demande l'aide sanitaire, consciente qu'elle ne pourra faire face seule ; cette année, elle pleure déjà 16 morts. En 1915, les problèmes s'accentuent et le budget est devenu insuffisant, les revenus baissent et les frais augmentent : œuvres de guerre, secours aux invalides et aux orphelins. Le docteur Druet, entré au conseil se dépense sans compter et l'ambulance de l'école Saint-Louis est dirigée par l'énergique abbé Tusseau. On doit se résoudre à demander une aide au préfet « sans compromettre la défense nationale » et ne pas oublier l'aide habituelle aux vieillards. La gestion de la commune est devenue un véritable casse-tête, en outre 15 morts de plus sont à déplorer.
1916. La guerre s'enlise, 5 morts seulement, peut-on dire, les affaires courantes semblent prendre le dessus, la mairie envisage même la reconstruction du lavoir de la Fontaine de Cix. Le 14 juillet, fête patriotique s'il en fut, sera célébrée en 1917, mais sans joie car, +6 veuves de guerre viennent s'ajouter à celles déjà nombreuses de cet interminable conflit. Il faut aider ces familles et aussi subventionner « l'œuvre de la Cocarde du Souvenir ». Un autre problème surgit : la pénurie alimentaire. La municipalité a dû réguler le prix du lait et, en 1918, conseiller aux agriculteurs et autres travailleurs de force, de remplacer le pain, rationné à 400 gr par jour, et de consommer plus de pommes de terre et de haricots. Cependant ce qui est possible pour les repas pris à la maison se fait impossible l'été, au mois d'août « les hommes doivent fournir 18 heures de travail et 100 gr de pain sont insuffisants pour les quatre repas indispensables, durant ces longues journées de labeur ». Cet argument permet de demander à l'Office départemental de tenir compte de la situation des moins riches qui ne peuvent se procurer d'autres aliments nourrissants et ainsi d'augmenter de 350 gr la ration de pain. En effet, les repas « pris sur le pouce » et les collations demandent beaucoup de pain, toujours aliment de base.
Autre préoccupation, l'hôpital de guerre qui grève un budget trop faible et aussi les pupilles de la nation à prendre en charge. La solidarité joue à tous les niveaux, les enfants eux-mêmes y participent, «les enfants des écoles publiques ont abandonné leur récompense de 200 frcs au profit des œuvres de guerre ». La commune est particulièrement touchée cette année-là : 17 tués et combien d'orphelins ? 58 élèves indigents sont secourus, la détresse atteint son comble, l ‘assistance prime sur le budget consacré aux affaires courantes.
Pas de triomphalisme en 1919, malgré la paix revenue, il reste trop de plaies à penser, 59 morts à pleurer, des veuves, des enfants, de vieux parents à soutenir et le budget reste toujours insuffisant. Il faudra attendre l'année suivante pour se rendre compte que le Puy émerge de ces tristes années. Cependant une grande partie des ressources communales doivent porter secours à ceux qui ont perdu les leurs dans le conflit ; le conseil vote une allocation de soutien de famille et emprunte 5000 frcs dans le but d'élever « un monument aux enfants du Puy morts pour la patrie ». Ce monument doit être érigé sur le Champ de Mars, le devis s'élève à 140500 frcs, il ne convient pas de lésiner sur l'hommage à rendre aux glorieux disparus et par conséquent à leurs familles.
Les anciens combattants ne sont pas oubliés, l'année suivante la commune leur offre un banquet faisant suite à l'érection du monument aux morts. La commune « ruinée » doit solliciter 1700 frcs de subvention, afin de pouvoir inviter les anciens combattants nécessiteux. Elle fera un effort pour recevoir les soldats indigents, morts au combat, dont les corps sont rapatriés, elle concédera, gratuitement, 2 mètres carrés dans le cimetière. Pendant plusieurs années encore, l'assistance perdure en faveur des blessés de cette guerre, peu à peu les pensions octroyées par l'Etat prendront le relais. Sur les ruines et les deuils, une grande espérance se transforme en certitude : ce sera « la der des der ».
Extrait LE PUY NOTRE DAME - Odile Métais-Moreau. Ed : CHEMINEMENTS
Pour terminer ce chapitre,il est bon de rendre hommage à ceux qui sont tués ou meurent des suites de blessures,et qui ne reparaitront plus au Puy Notre Dame1914Victor BertinErnest BlanchardHippolyte CharpentierJoseph ChironAuguste CoicaultLéon DevallonAuguste FillonPierre GotJoseph GruaisArthur LegrandFerdinand PoireauJulien SaumureauPierre TijouCharles TonnoirVictor Mabille? Raimbault1915René BriandArmand CharryCharles CléeCharles DouetAlbert FouchereauPierre GirardeauFirmin GousséThéophile GindeuilRaphaël LecomteEugène MarteauErnest NicoleEugène PrimeauLéon TurpaultBaptiste VoleritLouis Gabard1916Jean GuillouAuguste HeraultEmile JouanierCharles MontaudonGeorges PlantinArmand RichardLouis FouquetAlfred GouffierAlfred JousselinJules LemercierEmile SancierRené TalbotOmer VolleritEmmaniel MabilleEugène PiaEugène PioletJules TijouEugène Dujour1917Charles BiardErnest BrinCharles ChalopinLouis HuetEugène JolivetAlfred Lucazeau1918Jules BaudFirmin BenêteauDaniel BiguetEugène BrevetRaymond DesbarresAlexis DureauAlexandre FouetAuguste BarbaultCette liste pour un village modeste tel le Puy Notre Damedoit faire réfléchir....Lecteurs de ce site, n'hésitez pas à nous faire parvenir des documents ou photos qui viendront augmenter les archives de ce village. Chacun doit être représenté et il est vraiment dommage que l'on ne se soucie pas de la mémoire... car ceci intéresse tout le monde...Voilà une action fédératrice.
LES COMMENTAIRES (1)
posté le 27 juillet à 20:07
liste des blesses guerre 1914_1918