Publication du deuxième rapport du Grenelle de la Mer : où en sommes-nous ?

Publié le 29 mars 2012 par Sequovia

Le Ministère de l’Environnement a publié la semaine dernière le deuxième rapport d’étape du Grenelle de la Mer, présentant les avancées par rapport aux objectifs fixés. De nombreux projets sont en cours de réalisation, axés vers le développement d’une économie maritime durable.

  • Le Grenelle de la Mer

Vendredi dernier est paru le deuxième rapport d’étape de la période 2009-2011 du Grenelle de la Mer, faisant un bilan des actions réalisées dans le cadre du Grenelle de la Mer. L’objectif de ce Grenelle s’oriente autour de 4 grands axes :

  • La protection, la valorisation et la gestion de la biodiversité marine,
  • Le développement d’une économie maritime durable, la « croissance bleue »,
  • La connaissance et la formation, pour affirmer la place de la France dans le contexte international,
  • Une gouvernance rénovée pour une véritable planification.

Le 29 février 2009, le Grenelle de la Mer était annoncé. Il réunit 5 collèges : l’Etat, les élus, des partenaires sociaux (employeurs et salariés), des associations de protection de l’environnement, ainsi que des personnes morales associées et des personnes qualifiées. Il est créé en complément du Grenelle de l’Environnement, et contribue à la définition d’une stratégie nationale de gestion durable de la mer à court, moyen, et long terme.

Entre le 10 et le 15 juillet 2009, trois tables-rondes finales ont été organisées entre les différents acteurs afin de discuter de propositions vis-à-vis de la mer et des océans. A la suite de ces échanges, un Livre Bleu a été publié afin de réunir les 138 engagements pris lors du Grenelle de la Mer.

  • Protéger la biodiversité

Afin d’améliorer le niveau de connaissance de l’état des milieux marins, le rapport prévoit le lancement de nombreux programmes ayant des objectifs scientifiques de recherche, de protection, de sensibilisation et d’information.

La publication de nombreux décrets viennent renforcer la prévention de la pollution, avec l’organisation de la surveillance de la navigation maritime (décret  n°2011-2108), l’obligation d’assurance des navires (décret n° 2011-1485), et la désignation des autorités administratives compétentes en matière d’accueil dans les ports des navires ayant besoin d’assistance (décret n° 2012-166).

L’essor des aires marines protégées est également au cœur de la stratégie du Grenelle de la Mer, avec la mise en place du Réseau Natura 2000. Grâce à l’augmentation des sites protégés, le rapport précise que « l’objectif des 10% d’ici 2012 en aires marines protégées des eaux sous juridiction est d’ores et déjà atteint en métropole, avec un peu plus de 11% d’aires marines protégées ». A l’horizon 2020, l’objectif est d’atteindre les 20% d’aires marines protégées. En outre, plusieurs parcs naturels ont été créés, dont deux près de la Mayotte, un dans le golfe du Lion, et un au niveau des Antilles.

Sur le plan de la formation, l’Ecole Nationale Supérieure Maritime (ENSM) aura un rôle stratégique prépondérant. De plus, la sensibilisation faite aux citoyens français se fera dans le cadre de plusieurs évènements annuels, dont les Journées de la mer, des lacs et des rivières. Enfin, l’éducation nationale participe à la sensibilisation via l’adaptation des ressources pédagogiques des collégiens et lycéens.

  • Développer une économie durable

Le second enjeu du Grenelle de la Mer est la mise en place d’une économie durable qui repose sur les ressources marines disponibles. Ainsi, dès 2020, 23% de l’énergie totale devra être produite par des énergies marines renouvelables, selon les objectifs du gouvernement. Plusieurs projets sont en cours dont les plus connus sont le développement d’éoliennes flottantes, d’hydroliennes, mais aussi d’appareils captant l’énergie des vagues. L’éolien offshore est l’une des sources d’énergie renouvelable les plus attendues. Elle pourrait représenter 150 000 emplois dans l’Union Européenne en 2025.

Les producteurs et opérateurs qui s’adonneront à une pêche raisonnée et durable seront par ailleurs récompensés par un écolabel des produits de la pêche maritime, prévu par la loi Grenelle II et par le décret publié le 27 janvier de cette année. Le référentiel a été mis en place par FranceAgriMer.

Le secteur de la construction navale devra s’adapter aux exigences définies par le Grenelle de la Mer. Ainsi, le recyclage en mer se concrétisera par une filière spécialisée dans le démantèlement des navires civils et militaires, qui devra être financée aussi bien par le privé que le public.

Des autoroutes de la mer seront finalement déployées, avec le succès de l’axe Nantes-Gijon ouvert fin 2010. Le rapport précise « qu’un an plus tard, le bilan dressé est très positif, tant en matière de trafic, d’impact environnemental et ou d’utilité socio-économique. Une nouvelle liaison Le havre –Vigo –Algesiras devrait être inaugurée en juillet 2012 ».

  • Avis Sequovia

Le Grenelle de la Mer porte engagement pour la préservation de la biodiversité marine et le développement d’une économie bleue. Grâce à ce Grenelle, la France souhaite s’inscrire dans une démarche d’innovation et d’exemplarité quant à la gestion de ses espaces marins. Les objectifs fixés par le Grenelle sont ambitieux, et démontrent la volonté de faire évoluer les tendances vers un meilleur respect de notre environnement.

Outre ces faits, la gestion raisonnée des mers et fonds marins va profiter à l’émergence de centaines de milliers d’emplois durables. Les problématiques liées à la croissance démographique mondiale doivent nous faire réagir et évoluer vers de nouveaux secteurs, de nouvelles technologies dont l’impact sur l’environnement sera contrôlé.