Avant le concert, l’artiste et ses musiciens en coulisses (photo provenant du Facebook officiel de Charlie Winston)
Pour fêter le printemps, quoi de mieux que de s’enfermer dans une salle de concert. Et comme c’est le printemps, on ne prend pas n’importe laquelle, on va à la Cigale pour en voir une autre sur scène. Charlie Winston.
Comme tout le monde, je l’ai connu siffleur sur une route du far-west, à lancer son chapeau à terre réclamant quelques mitrailles pour subsister, ou faisant du vélo avec notre Audrey Tautou nationale. Comme beaucoup, j’en suis sur, j’ai tenté de reproduire à la gratte le fameux Like Hobo histoire de draguer sur les plages. Mais que nenni mon ami, n’est pas Charlie qui veut. Au lieu de torturer cette pauvre guitare, qui n’avait rien demandé, j’aurais mieux fait d’aller le voir sur scène. Le rendez vous fut manqué à cet époque, mais mercredi j’étais là, au première loge pour ne rien louper. Et je n’ai rien loupé.
Citons d’abord sa première partie : Médi, qui le suivra toute sa tournée. On l’a découvert avec son How Would you do it. Une énergie communicative, du rock plein les oreilles et la frénésie qui gagne toute l’assemblée. Médi chauffeur de salle, donne envie de le retrouver en tête d’affiche et profiter de sa bonne humeur toute une soirée. Et réjouissez vous amis lecteurs !!!! Médi est le batteur officiel de Charlie Winston, après nous avoir régalé de ses riffs saturés et de ses mélodies au piano, il revient anonyme baguette à la main.
Quand la guitare de Charlie commence à vibrer, d’une seule voix la Cigale lui répond. Il y a une connexion entre lui et son public, et à le voir alterner guitare, basse, piano et beat box on se dit que c’est logique. Le public ne se trompe jamais sur le talent. Charlie nous emporte et on se laisse emmener sans rechigner. De titre en titre la folie gagne la foule et Charlie prouve sa virtuosité, le lancement de Kick the Bucket où il manie la RC50 (sampleur de son, dans le style de ce qu’utilise -M- sur scène) et le beat box l’atteste, avec sa simple voix il fait danser le public. Mais Charlie n’est pas seul sur scène,il est entouré de Benjamin Edwards à l’harmonica, l’âme incontournable des histoires du Hobo, de Daniel Marsala à la basse et de Médi à la batterie.
Vous aurez compris, au ton de mon article que j’ai aimé ce concert. Ce que j’aime surtout c’est de voir que la musique évolue, mais que les influences ne bougent pas. Brel, Cohen, Rage against the machine… un mélange explosif. Sa reprise de Au suivant (Brel) est surprenante et touchante, un cadeau à la France qui l’a adopté et un hommage à l’artiste français qu’il a le plus écouté. Autre cadeau, avec son ami Médi, ils reprennent Alright (Supergrass) guitare et beat box, où l’on sent la confiance et le lien qui unit ces deux musiciens.
Je retiendrais aussi In your Hands, où il vient chanter avec nous. Il traverse la foule et laisse ses musiciens seuls sur scène. Ce soir là des ballons blancs ont rempli la salle, jetés du balcon et de la fosse, et nous on rendu notre enfance le temps d’une chanson. Comment ne pas sortir conquis par cet artiste, qui montre que l’on peut être populaire, commercial et être doué d’un génie musical. Le populaire n’est pas forcément synonyme de soupe. Au contraire avec Charlie Winston, c’est un velouté que l’on déguste, que ce soit dans le métro avec nos écouteurs, ou en live durant sa tournée qui passera très certainement prés de chez vous.
Ce Dandy Pop n’a pas fini de conquérir la France, il est sans doute le plus francophone des chanteurs internationaux. Si vous hésitiez encore à le découvrir sur scène, plus de doute, c’est lui qu’il faut voir en ce moment. Une énergie comme la sienne ça se partage.
Charlie Winston est actuellement sur les routes d’Europe et il repassera à de nombreuses occasions par la France, soyez vigilants.