[Chronique] Lite, la qualité de tous temps

Quelquefois, Il est bon de pouvoir s’évader loin de notre quotidien, de tout ce que l’on connaît déjà par coeur. Cela est aussi valable en musique ! C’est pourquoi aujourd’hui, nous avons décidé de vous transporter jusqu’en Asie et plus précisément jusqu’au Japon, pour découvrir la dernière sortie de Lite. Ce groupe de Math-Rock de talent ne cessant d’innover et de surprendre de par son évolution musicale constante, sortait le 21 mars dernier Past, Present, Future, son nouvel EP. Au vu de la qualité des productions précédentes de Lite, cela méritait qu’on s’attarde un tant soit peu sur ce 5 titres au nom énigmatique.

On s’attendait évidemment à ce que le quatuor prenne un nouveau tournant, stylistiquement parlant, sur ce nouvel EP. Seulement, on ignorait à quel point la globalité du produit pourrait être déroutante… Les japonais jouent ici avec l’auditeur, et plus particulièrement avec le fan, qui comprendra que le groupe manipule la temporalité à sa guise en livrant à travers de nouvelles compositions, de la musique représentant diverses époques de son existence. Ainsi, certains titres tels que « Bond » ou « 8″, rappellent les premières heures de la formation de par les mélodies de cordes entremêlées à la perfection et dynamysées par une batterie vive, saccadée et techniquement complexe. « Circle » quant à elle, nous renvoie aux créations musicales du groupe les plus récentes. Des nappes de sons électroniques y sont alliées ingénieusement à l’habituel rock mathématique dont Lite a le secret. Bon… jusque là, tout va bien ! On arrive tout de même à s’y retrouver dans ce mélange de passé et de présent. Mais le futur manquant à l’appel, on décide d’engager une écoute des deux dernières pièces de cette oeuvre en empruntant la « Time Machine ». Ce morceau n’est pas un standard du quartet. Il en dégage une ambiance mystique et triste qui nous saisit immédiatement. Mais surtout, ce qui retient notre attention, c’est qu’une voix est présente… Cette voix, c’est celle de Caroline, vocaliste de Mice Parade. Présentée en tant que guest, la demoiselle réapparaît sur « Arch », titre clôturant ce mini-album. De l’inédit pour Lite, (excepté lors de leur featuring avec les membres d’Achico et d’avengers in sci-fi sur « Pirates and Parakeets ») qui s’est toujours contenté d’une formule instrumentale autonome et assez chargée, les cassures rythmiques se faisant trop fréquentes pour laisser quelque place que ce soit à des vocalises. Bien que la présence du chant soit une innovation déstabilisante, ces deux mélopées restent envoûtantes, avec ce qu’il faut de mélancolie. Une facette qu’on aurait peut-être voulu voir plus tôt chez les nippons !

Lite trace son chemin empruntant de tortueux sentiers, se présentant toujours là où on ne l’attend pas. Le groupe ne nous laisse pas le choix et nous forcera à adhérer au fruit de ses nouveaux efforts, tant les idées fleurissantes semblent magiques.

Mots clés: Lite, Math-Rock, Post-Rock, Rock