Bien que les femmes subissent moins d’accidents du travail que les hommes, l’évolution des chiffres est différente selon le sexe : en baisse de 21% pour les hommes, mais en hausse de 23% pour les femmes. Cette différence d’évolution est similaire pour les accidents de trajet : -2% chez les hommes, +27% chez les femmes. On constate même que le nombre d’accidents de trajets des femmes a en 2009 (et pour la première fois) été supérieur à celui des hommes. Idem pour les maladies professionnelles, dont le nombre déclaré en 2010 par des femmes dépasse celui des hommes, avec une évolution deux fois plus élevée (+73% pour les hommes et +162% pour les femmes).
Une des principales causes de cette vulnérabilité : la majorité des femmes travaille dans les services, secteur dans lequel la pénibilité (parfois invisible) des conditions de travail favorise les RPS. On peut ainsi citer la santé et l’action sociale (relation constante avec le public, avec des personnes en situation de détresse), le travail temporaire (travail morcelé et interrompu), le nettoyage (isolement, travail répétitif, à la chaîne, avec des postures contraignantes), les administrations (travail permanent sur écran)…
Le cumul des charges professionnelles et familiales, pouvant favoriser des horaires atypiques, ou encore la plus grande exposition aux risques de harcèlement et violence sont également des facteurs influents.
Le Réseau ANACT propose des pistes de réflexion et d’action pour conjuguer égalité professionnelle et santé, parmi lesquelles la mise en place de statistiques sexuées de santé au travail, la prévention des violences sexistes et sexuelles, ou encore des indicateurs santé dans le Rapport de Situation Comparée.