… et pourquoi c’est devenu un peu compliqué.
- Février 2012 -
At first, la visite au paradis m’avait laissé, entre autres souvenirs impérissables, le creux de la main gauche rayé par les coraux… rouge, chaud et un peu moche… Rentrées à Krabi, visite chez l’apothicaire du coin pour me faire donner des antibios, selon les – sages – conseils de Joe. Il en reste aujourd’hui une fine ligne nacrée, divisant en deux ce que certains appellent “ligne de vie”…
Koh Samui… un visiteur nocturne non identifié à ce jour s’est glissé dans mon lit et m’a mordu / piqué la cheville, près de la malléole. Pourpre, chaud, enflé et une douleur acide dès que la plante des pieds touche le sol. A bobo thaï >> remède thaï, j’achète au 7/Eleven du coin un flacon d’alcool “Tiger” et je fais une compresse humide durant toute une nuit… ça finira par désenfler au fil des jours, mais les deux points sont restés, eux aussi.
Ce n’est pas grave en soi, à condition de ne pas avoir une compagne de voyage de six ans qui court, papillonne, exige, a légitimement soif, chaud, faim, envie de surfer sur les rochers (!) et à qui il faut traduire et tenir la main en permanence ou presque… Une louloute toutefois bien accommodante, à qui la promesse d’un tour de ville en songthaew, des animaux ou un sorbet au lichee suffisent en général pour qu’elle ne soit que joie…
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Si Hua Hin ne fut pas la surprise du siècle, Hat Yai fut une première – et profonde – déception.
La population de Hat Yai – Pattani – Songkhla est davantage de type malais que thaï, composée d’environ 90 % de musulmans sunnites. Hat Yai en elle-même concentre une grande communauté de chinois, et l’ambiance qui se dégage de cette ville de l’extrême sud thaïlandais est un peu… tendue. Depuis de nombreuses années, des conflits liés aux troubles d’origine religieuse, ethnique voire politique, éclatent régulièrement dans le coin. Chose que par ignorance, je n’avais pas considérée à sa juste valeur.
Nous étions habituées au sourire so kindly des thaïs, à leur joie de vivre incomparable, à ce je-ne-sais-quoi dans leurs yeux et n’avons trouvé à Hat Yai que visages fermés, au mieux indifférents, au pire d’une méfiance extrême. Et même entre eux, en observant bien la population dans sa globalité, une impression de “cloisonnement”, une tension difficile à définir, mais bien palpable…
Hat Yai où nous arrivons tard dans la soirée… dans le pire hôtel où nous ayions jamais dormi… passé le lobby typiquement chinois, marbré, vieillot mais fort clinquant, passé la froideur de la réceptionniste – qui exige que je lui laisse nos passeports – un long couloir crasseux nous mène à ce qu’il n’est pas décent d’appeler une “chambre” : la moquette n’a jamais croisé – même de loin – un aspirateur, les rideaux, les meubles, les lampes sont plombés de crasse, quant à la salle de bains, c’est une calamité dont je vous passe les détails. Je demande à changer de chambre, on me jette littéralement une autre clef sur le comptoir, sans un regard. La deuxième est moins pire que la première, si l’on peut dire les choses ainsi ^^. Il est tard, ma fille a faim, je n’ai pas vu de marché de nuit dans le quartier en arrivant, je n’ai pas envie de me tricoter des embrouilles avec la patronne si aimable… Je me désole pour ma fille en grignotant sans appétit de la sea-food au resto du coin.
Nous devons rester deux jours ici, d’où partira notre vol pour Kuala Lumpur. Deux jours c’est un peu court pour changer d’avis… So wait and see, le lendemain nous quitterons l’hôtel dès l’aube – non sans que j’aie donné mon avis personnel à la tenancière une fois nos passeports rendus. Je n’ai eu en guise de réponse qu’un sourire glacial.
Tenter de se fondre dans Hat Yai… Mission impossible, puisque nous sommes les seules touristes occidentales… dans une ville partagée entre population malaise et chinoise, où les traditions semblent se heurter au lieu de se confondre. N’étant ni l’une ni l’autre, femme seule avec une enfant, j’éprouve pour la première fois en Thaïlande quelque chose de l’ordre de l’hostilité non dissimulée, le sentiment d’être ici non plus une simple faran’g, mais une étrangère no-welcome…
Après réflexion, je veux croire que tout ceci n’est que le fruit amer d’une incompréhension et d’une méfiance mutuelles, et probablement d’un excès de confiance en moi… deux jours c’est suffisant pour voir mais très peu pour comprendre…
Nous quittons Hat Yai sans regret… back to France via Kuala Lumpur… it’s a long way home, mais nous reviendrons de façon certaine en Thaïlande : il nous reste encore l’Isan à parcourir…
—- Fin du quatrième voyage —-