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Chômage, recrutements, heures sup, le terrible bilan de Sarkozy

Publié le 29 mars 2012 par Letombe
Chômage, recrutements, heures sup, le terrible bilan de Sarkozy

Cela faisait cinq ans qu'il nous racontait n'importe quoi. En 2007, il allait le réduire. En 2008, la crise était grosse, mais les heures supplémentaires sauvaient tout. En 2009, il fallait patienter. En 2010, il fallait encore attendre, le chômage allait baisser.
En 2011, c'était sûr, promis, juré, craché. Le chômage allait baisser.
En 2012, il progressait encore. Nicolas Sarkozy se cachait derrière des formules creuses et des diversions sécuritaires.
La publication des statistiques du chômage, lundi soir par le ministère du Travail, avait confirmé l'ampleur du désastre et l'échec d'un président. Mais ce n'était pas tout. Quelques heures plus tôt, le gouvernement publiait discrètement un bilan des heures supplémentaires. Deux jours plus tard, le même complétait l'information avec un autre rapport, cette fois-ci sur l'évolution des entrées et des sorties à Pôle emploi au dernier trimestre 2011.
Qu'apprenait-on ? Que le recul des recrutements se confirmait ! Un constat à l'exact opposé des déclarations de Nicolas Sarkozy lundi matin.
Chômage en hausse
Sur France Info, le candidat sortant avait évoqué une « une baisse tendancielle de l'augmentation du nombre de chômeurs ». En fait, le nombre d'inscrits à Pôle Emploi avait encore augmenté, malgré un large recours aux contrats aidés pour faire sortir un maximum de chômeurs le temps de l'élection.
Les sans emploi s'élèvaient à 2 867 900 en France métropolitaine fin février 2012. Un nombre en hausse de 6,2 % sur un an et encore 6.200 de trop en février dernier. Il fallait ajouter les chômeurs à activité partielle, soit encore 1.410.700 personnes en France métropolitaine à fin février 2012.  Sur ces trois catégories, il reste 4,56 millions d'inscrits à Pôle emploi, près de 6% de hausse sur un an. Formidable reprise...
Ce bilan négatif ramenait le chômage au coeur de la campagne.
Au passage, la DARES note les ravages d'une autre mesure anachronique de Nicolas Sarkozy : « le relèvement progressif de l’âge minimal d’éligibilité à la dispense de recherche d’emploi (DRE) à compter de l’année 2009 et sa suppression depuis le 1er janvier 2012 ont contribué sensiblement à la hausse du nombre de demandeurs d’emploi de 55 ans et plus enregistrés sur les listes de Pôle emploi. »
Réforme des retraites et suppression de la DRE, et voici donc la catastrophe; davantage de seniors au chômage. Sur un an, le chômage des plus de 50 ans avait progressé de 15% en un an, et encore de 1,4% sur un seul mois. 
Heures supplémentaires en baisse
Autre bilan, moins commenté. Le 26 mars, la DARES publiait son analyse des heures supplémentaires au quatrième trimestre 2011. Les résultats étaient curieux. Jusqu'alors, le gouvernement Sarkozy se félicitait de la progression des heures supplémentaires. C'était le seul vestige du programme du candidat Sarkozy de 2007, une maigre incarnation du « Travailler plus pour gagner plus ». On savait, depuis, que la mesure était une arnaque: un effet d'aubaine pour les employeurs, un frein à l'embauche en pleine crise de l'emploi, une défiscalisation coûteuse pour les comptes de l'Etat et de la Sécu en pleine crise de recettes. Bref, une aberration totale, une obstination idéologique qui permettait au Président des Riches de penser qu'il pouvait être encore populaire.
Mais si ce volume d'heures supplémentaires fléchissait, c'était tout un édifice idéologique qui s'effondrait.
Certes, leur nombre progressait encore chez les autres: « Le nombre moyen d’heures supplémentaires augmente sur un an dans les entreprises de moins de 100 salariés. L’augmentation est plus forte dans les entreprises de 50 à 99 salariés. Il est en baisse dans les entreprises de 100 salariés et plus et diminue fortement dans celles de 250 à 499 salariés. »
En d'autres termes, plus l'entreprise est importante, moins elle avait recours aux heures supplémentaires. Sur un an, « le nombre moyen d’heures supplémentaires baisse sur un an de 2,2 % dans les entreprises ayant une durée collective du travail supérieure à 35 heures mais s’accroît de 3,2 % dans les entreprises ayant une durée collective du travail de 35 heures.» Pour les premières, les heures sup s'élevaient encore à 29 heures en moyenne trimestrielle par salarié. Pour les autres, paradoxalement, le nombre d'heures sup restaient toujours très bas:7 heures en trois mois!
En Sarkofrance, on appelle cela une catastrophe industrielle: les heures sup' ne progressaient que dans les entreprises aux 35 heures, preuve que le débat sur les RTT ré-alimenté par le candidat sortant était inutile. Mais les heures sup' baissaient pour les autres.
Bref, il n'y avait pas assez d'activité.
Embauches en baisse
La DARES publia un autre bilan, celui des mouvements de main d'oeuvre au cours du dernier trimestre 2011. le constat est sans appel: « le recul des entrées se confirme
Le taux d'entrées diminue pour le deuxième trimestre consécutif, relève la DARES: « -0,2 point au quatrième trimestre 2011, après -0,1 point le trimestre précédent, tout en restant à un niveau élevé au regard de la décennie passée », pour atteindre 12,8% des effectifs des entreprises de plus de 10 salariés. Pour l'essentiel, ces embauches étaient des CDD, et à un niveau record sur l'année: 79% en moyenne, et jusqu'à 82% dans les plus grandes entreprises (> 50 salariés).
Les embauches en CDI, qui repartaient lentement depuis son plus bas (2%) en janvier 2009, diminuent à nouveau (2,7%). C'est une autre mauvaise nouvelle: « Toutes les catégories d’établissements sont concernées par ce recul ».
Pire, la DARES constate un retournement concernant l'industrie: contrairement au trimestre précédent, le taux d'entrées en emplois chute, et lourdement: -0,6 point. Les CDI restent tout aussi rares: les embauches en CDI dans l'industrie ont représenté 1,3% des effectifs moyens du secteur...
Le taux de recrutement en CDD a reculé pour le second trimestre consécutif: -0,1 point. Il reste à un niveau « exceptionnellement élevé sur la décennie » C'est un signe de la précarisation du travail: 10% des emplois créés sont des CDD, contre 7% environ jusqu'en juillet 2006. L'envolée des CDD date d'avant la crise.
On recrute moins, mais on « sort » davantage: le nombre de fin de CDD est en hausse (12,6% des salariés sont partis. Les licenciements restent stables. La DARES note que « le taux de ruptures conventionnelles s’établit à 0,3 % pour les établissements de 10 salariés ou plus, après 0,2 % au troisième trimestre et 0,2 % au quatrième trimestre 2010 ». 
On résume: les heures supplémentaires déclarées auraient atteint un plafond; les embauchent diminuent, le chômage progresse.
Qui a donc parlé de reprise ?

« Le président de la République s'est félicité des signaux de reprise économique qui laissent à penser que le bout du tunnel est proche pour l'économie française", a affirmé Valérie Pécresse, en rendant compte du conseil des ministres devant la presse. "En effet, l'Insee vient de confirmer la croissance de 1,7% pour 2011, une croissance de 1,7% conforme à nos prévisions, qui montrent ainsi leur justesse»
Source: Le Figaro.

Ami sarkozyste, reste avec nous.
Mais tais-toi.

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