L’ouvrage de Jean Baudouin qui vient de sortir, consacré à Pierre Bourdieu, rend un grand service aux libéraux en démasquant les théories antilibérales et antimondialistes du sociologue engagé.
Un article de l’aleps.
Parmi les duperies scientifiques de Bourdieu figurent à une place de choix ses théories sur l’école. Il soutient que l’éducation n’est réservée qu’à une élite et que les enfants d’ouvriers, de paysans… ne peuvent pas réussir comme ceux provenant des familles aisées. Bourdieu soutient cette thèse dans les années 1970 au moment où l’école donnait vraiment encore la chance à tout le monde et lorsque le nombre d’enfants issus des classes populaires qui réussissait dans les bonnes écoles était significatif (Philippe Bénéton a démontré dans ses livres, chiffres à l’appui, cette réalité). À partir des années 1980 et l’application des théories gauchistes uniformisant les capacités des élèves (il n’y a pas de bon ou de mauvais élève, il n’y a que des élèves en retard ou en « échec scolaire » à cause de leurs origines), la théorie de Bourdieu a bel et bien été appliquée et les élèves des familles favorisées ont quitté les mauvaises écoles pour se réfugier dans les bonnes.
Bourdieu est aussi celui qui dénonçait la mainmise d’une caste sur le monde médiatique (il affirmait ne pas être invité mais en réalité il refusait les invitations et, de toute façon, on a rarement vu un intellectuel aussi omniprésent lors des débats politiques) et sur celui des prix littéraires qui serait réservé aux journalistes. Il suffisait d’un regard rapide pour constater que les lauréats ne sont nullement ceux dénoncés par Bourdieu.
Mais c’est contre la « théodicée néolibérale » que vise surtout le combat idéologique de Bourdieu. Et là, il faut remercier Jean Baudouin de faire ce que des libéraux auraient du faire depuis longtemps : démonter cette haine antilibérale.
Pour Bourdieu, la société est habitée par un « mal radical », la « mondialisation néolibérale ». Le monde est dirigé par la « main invisible du marché » (si elle est invisible, comment pouvait-il savoir ? ). Sa pensée, écrit Baudouin, est celle du « soupçon et de la haine ». Dans la première partie (la plus longue) de sa période, le sociologue ne propose pas d’alternative au monde libéral. Pas de futur radieux. Il souhaite juste la fin de « l’incarnation du mal ». Dans une deuxième période, et surtout à l’occasion de ses engagements contre les propositions de réforme de Juppé en 1995, il se déclare comme le défenseur de l’État-providence. Le communisme n’est pas invoqué directement. On sent son idéologie malgré l’ « amnésie volontaire » du sociologue. Bien entendu, il ne condamne jamais les crimes communistes, ce qu’il faut combattre, ce sont les « victimes du libéralisme ». Jean Baudouin a raison de remarquer cette obsession antilibérale chez Bourdieu. D’ailleurs, la fin du communisme n’est qu’un « répit » en attendant le grand soir. C’est pathologique ! Les suppôts du libéralisme sont des « collabos », y compris les intellectuels des revues « Esprit » et « Débat » (qu’on ne peut pas vraiment soupçonner de libéralisme acharné…) car elles ont soutenu les réformes – avortées – d’Alain Juppé. Bourdieu va très loin : non seulement le symbole (l’épicentre) du libéralisme, les États-Unis, est un État « pénal », mais la démocratie même est « une façade hypocrite qui dissimule sous des principes chatoyants le jeu implacable des violences de classe ».
La pensée bourdivienne arrive à des cimes insoupçonnées dans cet article de 1989 intitulé « L’histoire se lève à l’Est. Pour une politique de la vérité. Ni Staline, ni Thatcher. » L’URSS et la Grande-Bretagne de Thatcher, même combat. Le comble c’est que Bourdieu va complètement à l’encontre de ce qu’il veut défendre. La classe ouvrière britannique a voté en très grande majorité pour Thatcher (réélue trois fois de suite) ! Mais c’est sûrement l’une des tares de la démocratie…
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