« Je ne suis pas homo, je ne suis pas hétéro, je ne suis pas bi, je suis sexuel ». Ce sont les mots qui concluent le premier sketch du spectacle de Laurent Gérard. Et ce spectacle ne dément pas le fait que, pour faire rire, il vaut mieux en raconter sous la ceinture. Et en string, c’est encore plus efficace. Il y a de l’audace dans ce one man show, des effets qui surprennent, mais aussi des transitions un peu trop longues, tirant le spectateur que je suis vers l’ennui de temps en temps. Il se change en effet plusieurs fois, et cela nécessite des artifices (la musique du générique de Dallas, par exemple) qui décrochent mon attention. Le portrait de la mère est intelligemment à la fois sévère et tendre, mais celui du coiffeur me parait verser dans la facilité. Je sors de cette petite salle du Théâtre des Mathurins ayant vu, sans aucun doute, un comédien plein de qualités, mais me demandant pourquoi il a choisi de se raconter de cette façon, faisant même dire à un de ses personnages : « Tu veux faire un one man show ? Vas-y, mais sois sincère ! » Est-ce que cela suffit ?