—…99problemsbutabitch ?...
—Antoine
—HIT ME
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- Rachel
- Rachel, II
Il fait soir aux teintes de carte postale et le même type d'ambiance qu'à notre rencontre, pas le même type de fond—ce luxe mou initial réutilisé dans un contexte qui se veut un peu plus comique, et même en ayant vu trop peu pour crier très fort une confirmation valable ou simple-ment sarcastique ça n'a probablement pas fonctionné, l'intention a sapé ce qu'elle voulait, trop de mecs occupés, exhaustifs volontaires, très défensifs à l'idée d'être mondains, décidés, à rayer au bic gras et bleu des points des lignes, toute une succession organisée avec le soin d'un combo à la frame près, toute une succession de trucs, une liste donc, pas si longue mais débordante d'incises et par en-droits de points d'exclamation, de ce que s'amuser, être jeune ou être jeune en retard, entre autres, veulent dire. Le relief de tout ça ne m'a pas plu en le reniflant dès qu'un membre m'a gri-bouillé un ouistiti abstrait sur la main, je pourrais revenir si jamais je sortais de barrières que personne n'a vu, ici on n'a même plus besoin de se faire des clins d'œil pour montrer qu'on ap-partient je suppose. Quelques doigts engourdis et je suis restée avec le connu à balancer des punchlines de merde, satellitant parfois autour de quelques degrés s'effondrant de séparation ou pour le ravitaillement, à jouer du coude même sans contact.
L'ambiance analogue à notre rencontre donc, rebond limbes ou écho de la première fois, jardins bien serpés, le cache-cache et analogues devenus artificiels, nouvelle version avec budget plus conséquent mais sans direction, un mécène et des liasses oubliées, rien de plus, tourné dans un recoin où les bases culturelles ont assez de dispersion pour j'au mieux les suive avec le regard d'un professeur amusé par une nouvelle année de bizarreries à venir. Eclairage admirablement ridicule, ratio triste entre alcools et invités, sensualité absente, séparation progressive entre l'idée et le réel. La progression passe bancale, reste tranquille avec ses gimmicks suaves et je ne peux plus suivre. La fête se décante sur un fond de synth pop constante à qui on aurait confisqué les viscères. Je ne fais qu'attendre pendant que les plus faibles vont ruminer dans leurs lits et que d'autres éparpillés remuent leur sauce avec les yeux qui piquent, les idées qui s'évaporent. Mec je fais glisser du pied sous les meubles ou dans les marguerites les bouts de verre que je croise, jette mes yeux par les fenêtres à chaque rencontre et traverse chaque porte l'occiput incliné, j'anticipe comme je peux les mouvements dans le ciel.
Je reste prudente, j'essaie de rester sur mon équilibre charnue/détachée, j'attends encore, assise le cul humide une main dans les cheveux, sourire un peu con, m'efface.
→Gabriel (cocktail avec nom exotico-adorable en main, tronche un peu épaisse, couleur cérumen) évite la plupart des contacts lui aussi. Pas vraiment sa timidité ou une extension sociale de quelque malaise indécent, ni même un choix de n'accorder son attention qu'à des sujets en nombre limité, mais plutôt, de ce que je sens de ses mimiques et sais de lui, un jeu vite ennuyeux dans lequel il incarne un scientifique, les mains toujours actives et paupières usées, curieux presqu'effrayé, méfiant au point d'être blasé, ayant décidé que, dans le carde actuel, sa présence était admissible mais qu'interférer un brin trop pourrait modifier ce qu'il suit.
Je crois que c'est Ulsio qui le premier amène le sujet du voyage et personne ne s'y attarde, des inspirations de destination au mieux, pas vraiment plus que d'habitude, et la pluie arrive. Les endroits murés se remplissent, la pluie me plait je m'esseule, proche à peine de la lumière, Gabriel en lisière du perceptible. Devant un spot à ma gauche un mec ruine l'ambiance lumineuse, s'enveloppe d'un k-way plutôt kawai, arlequin dans ses motifs, trébuche et n'aboutit à rien, l'ombre d'un chinois… peut-être qu'il essaie de prévenir Batman ; il pleut. Je suis des yeux ses signaux—là-bas, taillée comme une pipistrelle et sapée comme une prof de sport, les tétés manifestement pyramidaux, sur le bord de la rupture, cire sous les yeux, prudence en aval, seule, danse. Pas été foutue de savoir où se situait son équilibre entre toute (1) une idée d'apparat et d'ironie incrédule absurde dans son mouvement ne pouvant que se moquer de leur début et (2) une sincérité qui émanerait de son absence de minute vis-à-vis d'une technique évidente, sauva-gerie malaisée, autodidacte vitaminée ou étoile handicapée, élégante volontaire obtuse, les gouttes en halo agressif. Elle est belle, éclabousse, mais je crois qu'envisager la fin de sa danse sape et ruine ma fluidité, commence à rouiller mes mécanismes.
Notre groupe s'est réduit lui aussi mais reste majoritairement endogame, la pluie a aussi joué son rôle de barrière mobile, limitant très vite le nouveau derrière le sucre qui le forme. Ça revient, toujours par Ulsio, en seconde vague peut-être plus pure, l'aube en l'horizon, les barbes s'hirsutent encore, les éveillés se raréfient mais l'idée bricolée de collectif reprend son souffle, le squelette de l'organisation devient prudente, scrute avec ses paupières fatiguées l'appareillage et ceux qui réussissent à fuir. Le matin est là (le matin est là), lueurs et pépiements comme preuves, j'ai toujours les cheveux à l'aise qui collent aux tempes. L'heure me plaît, des fois j'y ai l'impression que les choses ont un sens. Ulsio hoquète ses trucs, ça vient d'en haut, c'est une offre plus qu'une demande mais il, et chaque intermédiaire avant lui point n'en doute-je, y ajoute un ton qui donne à l'idée un hâle de macguffin assez malsain, des gosses qui joueraient à chat avec une proposition présentée comme alléchante avant de retourner comme des drones à leur cours de gravure sur table. Après un filtrage basique je m'aperçois qu'il est plus question du moyen de transport en lui-même que d'une ou un bouquet de destinations. Je reste prudente, sensible aux débris, leurs raisons de détruire ce qui fait l'identité et probablement le sens du voyage est plus que jeu, il n'y a qu'à imaginer douze cercles de subterfuges imbriqués, chacun abrutissant la supercherie des autres, jusqu'à ce que l'authenticité qui doit bien exister quelque part en eux soit elle-même stylisée.
[1] , néanmoins, autres costumes vus et plus ou moins rapidement raaaaaaahppftés dès l'entreprise d'explication du portant :
un russe Meyer (avec une sorte de minimalisme un peu las au niveau de la finition)
une abeille de Westminster
un wyvern Dafoe
nem drop
hausfrau et froid
les gaz nobles, contenant :
Radon de la méduse
Le(s) paradoxe(s) de xénon
vélocikryptor
argon ball z z z (zaide zaide zaideu), le gentil sangohan
ni oui ni néon
péliumyelite
et six borgs (dont au moins un Bjorn)