Voilà un disque qui va faire retomber la banane sur la tête de Dick Rivers et renvoyer Eddy Mitchell à ses films de cow-boy. Ce nouvel album de The Rebels of Tijuana va mettre le Gibus sens dessus dessous. Il n’est pas question de rester passif face à une telle démonstration d’énergie. C’est le disque le plus excitant que j’ai eu à écouter depuis le début de l’année. Autant vous dire que La Bourgeoise n’a rien de coincé, au contraire c’est plutôt du genre déluré.
Ces garçons jouent du rock façon old school avec des paroles essentiellement en français et quand ce n’est pas le cas c'est avec un accent anglais à couper au couteau dentée ("I'm Leaving my Way"). Finalement il n’est pas nécessaire d’employer le langage distingué de Shakespeare pour parler gonzesses. Désolé d’être familier mais ce disque déchaîne en moi mon coté voyou. J’ai envie de porter des santiags et du perfecto clouté et de tailler les routes du Loir-et-Cher le soir à bord d’une bonne vieille traction des familles. Je me lancerais alors dans une version française de Bonnie and Clyde, la musique des Rebels à fond dans l’auto-radio. Je ferais tomber les cartouches de ma mitraillette au rythme du fender rhodes ("Mauvais Trip Child").
Les Rebels réussissent un vrai disque de rock à papa qui évoque aussi bien Jimi Hendrix ("Yer John !"), les Doors ou les Kinks. Ils réussissent même la prouesse de marier sur un même morceau The Left Banke et Gainsbourg ("La Chimère"). Un disque pour quiconque veut braver l’interdit.
Extrait : Johnny Marr