Un bien trop court aller-retour à Vérone hier soir, invité par le Président (Monsieur Paolo Paneraï) de ce COMITATO GRANDI CRU D'ITALIA, l'équivalent, pour toute l'Italie, de l'UNION DES GRANDS CRUS DE BORDEAUX (UGCB). A peu près le même nombre de membres, les mêmes objectifs, et avec des règles d'admission privilégiant l'histoire notamment.
On m'a offert l'opportunité de présenter la prochaine édition du WWS à Villa d'Este où l'Italie sera particulièrement à l'honneur. Il n'est que temps ! Depuis des années, le GJE et maintenant le WWS y sont accueillis en majesté. On ne dira jamais assez merci à tous ces producteurs, des Antinori, Frescobaldi, Ricasoli aux Masi, dal Frono, Sandrone, Voerzio, Cusumano, Benanti, Maschiarelli, Ca del Bosco, San Leonardo, ColleMassari, Sassicaia, Gravner, Ferrari et tellement d'autres !
Et cette élégance des italiens qui me font croire que ma pratique de la langue de Dante est quasi-correcte alors que vraiment, faut être sacrément "coulant" avec mes connaissances grammaticales. Une honte ambulante !
Cette édition 2012 de VINITALY a battu tous les records. Un monde fou, une circulation dingue à la sortie, et la Bottega del Vino de Severino Barzan qui occupe maintenant toute la ruelle qui abrite cette institution où le vin est roi.
Le Palazzo où se tenait ce dîner de gala est à Vérone le pendant du Palazzo de Venise.
Des russes (Korneev), des singapouriens, des allemands (Del Monego) et des américains !
Il faisait doux, les vins étaient servis à bonne température. Le risotto un peu trop cuit, mais goûteux, et Michel Rolland en duplex pour saluer ses amis italiens.
Le sujet majeur des discussions ?
L'avance des français en Chine !! Oui, là, l'Italie du vin est sens dessus-dessous ! Alors que partout ailleurs sur cette planète les exportations françaises et italiennes se tiennent peu ou prou dans un rapport 60-40, pour l'Asie, les transalpins arrivent difficilement à exporter 10 % de ce qu'exporte la France ! Je ne vous dit pas à la fois les commentaires flatteurs sur la réussite française mais aussi la mise en place, et fissa, de mesures idoines pour rétablir un meilleur équilibre. Ça va chauffer à Hong Kong pour Vinexpo fin mai !
Des prix ont été remis, notamment à notre ami Ian Domenico d'Agata qui est arrivé ce jour à Bordeaux où il est la plume de Tanzer pour les primeurs.
Messieurs Paneraï, Frescobaldi, Ian d'Agata
Ce que je retiens de ce voyage éclair ? Bon : à tempérer par mon amour immodéré de l'Italie sous ces plus beaux atours : l'opéra, l'art pictural (oui, René), la cucina della pasta e anche del riso, et naturellement ces vins qui n'oublient jamais qu'ils sont là pour le plaisir des consommateurs.
A ce propos, mais en français c'est moins beau qu'en italien, un producteur m'a fait cette comparaison :
Les vins de France : l'argent pour les vignobles, et l'or pour les élevages
Les vins d'Italie : l'or pour les vignobles, et l'argent pour les élevages
Vrai ou faux ? Va savoir, Charles !
Une chose est sûre : les italiens n'oublient jamais le plaisir et gardent toujours, quelque part, une aristocratique élégance illuminée par une modestie et , finalement, une simplicité peu commune. Beaucoup de seigneurs : c'est certain !
Un vin "plaisir" ben fatto !
Quelle chance avons nous, nous les français, d'être si près, culturellement, de ces latins ! Et qu'on suive de près aussi à quel point Monsieur Monti lance des réformes qu'il faudrait imiter fissa chez nous ! Oui, c'est l'Italie qu'il faut suivre, plus que l'Allemagne.
Mais c'est un autre sujet :-)