Fils d'un samouraï de la fin de la période Edo, Masaoka Shiki est né à Matsuyama en 1867. Il étudie la littérature à Tokyo où il rencontre Natsumé Sôseki. Une grande amitié unit les deux hommes qui vivront quelques temps sous le même toit à Matsuyama.
Considéré comme le père du haïku moderne, Shiki publiera près de 25.000 haîku au cours de sa courte existence. En effet, atteint très tôt de tuberculose, il meurt à Tokyo à l'âge de 55 ans.
Un musée est consacré à Masaoka Shiki à l'entrée de Dogo Onsen, mais j'ai préféré la visite de Shiki-dô, modeste réplique de la maison du poète.
Un sachet de simples
sur mon lit de malade -
le printemps renaît
Au long de la rivière
je n'ai vu aucun pont -
ce jour est sans fin
Douceur de la brise -
dans le vert de mille collines
un temple isolé
Sur le sable du rivage
à chaque trace de pas
le printemps s'allonge
Barques et rivages
se répondent
dans la longueur du jour
Sur l'épaule
du grand Bouddha
la neige a fondu
Une allouette s'élève -
je respire la brume
je marche sur les nuages !
Le faisan crie
les nuages fuient -
la montagne apparaît !
Panique -
l'escalier s'effondre
sous les amours des chats
Qui déteste ce monde
se doit d'aimer
les fleurs de chardon
Sous un voile de lune
ombre de fleur
ombre de femme !
Tous ces haïku de printemps sont de Masaoka Shiki, sauf le dernier, écrit par Natsumé Sôseki. Extraits de l'Anthologie du poème court japonais (traduction de Corinne Atlan et Zébo Bianu).
Shiki-dô se trouve (difficilement ...) au sud de la gare de Matsuyama, dans l'enceinte du temple de Shoshu-ji. Il est vrai que j'étais quelque peu perdue dans ce quartier et fort heureusement un très gentil monsieur m'a accompagnée pendant un long moment jusqu'à l'entrée de la maison ; quand je vous disais que les gens de Shikoku étaient adorables et serviables ;) Il n'y a pas qu'à Shikoku, d'ailleurs ... si je vous disais le nombre de fois où cela m'est arrivé au Japon, vous n'en reviendriez pas ! Moi qui habite une région très touristique, je peux vous dire que cela ne se voit pas chez nous ...
Pour rejoindre le centre ville, j'ai longé les immenses galeries marchandes Ginten-gai et Okaidô. Petite pause le temps d'un frugal repas dans cette hétéroclyte et sympathique épicerie-resto bio.
"Coeur de pomme" je viens de découvrir que c'était écrit en français ... de l'avantage d'éditer les photos en grand format ;)
Photos à Matsuyama, Shikoku, juillet 2011