Magazine Amérique du nord
Obama est sévèrement critiqué Cesar Gaviria, ancien président de la Colombie entre 1990 et 1994 et qui se targue d’avoir mis fin aux agissements de Pablo Escobar, le baron de la drogue, en 1993, n’est pas tendre envers la politique américaine en amérique latine concernant la lutte contre le trafic de stupéfiants : pour lui, c’est un échec total et il souhaite même qu’on dépénalise la consommation des drogues. Dans une interview donnée à la radio RCN, Gaviria explique pourquoi les américains se fourvoient. Gaviria estime que les Etats-Unis ne se rendent pas compte que cette guerre n’a fait qu’accroître le nombre de morts en amérique centrale et du sud.
« La société ne veut pas accepter que les gens consomment de la drogue. On ne peut pas échapper à la réalité. Moi, je n’accepte pas la théorie américaine. Si les américains ne veulent pas qu’on en parle sérieusement… Je ne suis pas d’accord. On ne peut pas continuer à vivre au milieu de cette guerre parce que les américains refusent le dialogue. Dites-moi qui est encore d’accord avec eux pour continuer cette guerre contre les stupéfiants ? »
Selon Gaviria, en légalisant la drogue, on n’augmenterait pas la consommation parmi la population. Selon lui, il faut surtout faire des efforts de prévention, travailler avec les parents d’élèves et les professeurs pour informer sur le danger de la consommation des drogues. Lors du prochain sommet des amériques qui se déroulera à Carthagène les 14 et 15 avril prochain, Barack Obama s’est dit ouvert à écouter les différentes propositions faites à ce sujet.
Gaviria n’attend pas grand-chose de la part du président américain : « je dois dire que je n’ai pas de grands espoirs concernant ce sommet. Je suis cependant heureux de voir les présidents du Guatemala et de la Colombie évoquer le sujet de la légalisation des stupéfiants, ce qui légitime forcément le débat. »
Benjamin Esposito