The Divide // De Xavier Gens. Avec Lauren German, Milo Ventimiglia et Ashton Holmes.
Xavier Gens, réalisateur du très bon Frontière(s) et du sympathique Hitman s'est lancé pour pari de faire dans le film d'anticipation avec The Divide. Le pari est loyale et réussi. The Divide
divisera sûrement, son propos étant parfois étouffant comme l'ambiance anxiogène du film qui me rappelle en certains points l'excellent Pandorum. Le film choisi de brouiller les pistes tout au
long, avec pas mal de surprise et de succès. Le réalisation nous offre un huis clos étourdissant qui nous fait voyager et surtout qui nous fait rapidement perdre tout sens des réalités. La fin du
film est même l'exemple parfait de ce qu'est sa réussite. Sur fond d'une musique calme au piano, on voit la fin, la fin de tout (ou presque) et surtout une violence presque gratuite et
délibérément bien choisie. Ce qui est également très bien fait dans ce film c'est l'atmosphère qui va petit à petit nous rendre nous aussi complètement cinglés. Et c'est sûrement ce qui fait la
force du film car il nous captive durant près de deux heures sur place. La beauté d'un décor sale (on ne peut pas dire que la cave dans laquelle ils vivent est belle).
Quand une explosion cataclysmique ravage la ville de New York, huit personnes se réfugient dans le sous-sol de leur immeuble. Des tensions et des rivalités apparaissent parmi les rescapés qui
survivent grâce aux réserves déclinantes d’eau et de nourriture. Soudain, des hommes en combinaison pénètrent dans l’abri et font feu sur ses occupants. Eva, la seule jeune femme du groupe, va
devoir s’endurcir pour survivre à cette menace extérieure…
Ce que l'on voit avec The Divide c'est ce qui pourrait se passer lors de la fin du monde, mais le tout est jouer avec beaucoup de malice. En effet, pas question de voir New York actuellement sans
avoir passé l'étape de cette cave. Un film de science fiction dans le plus simple appareil, qui ne tente pas d'en mettre plein la vue avec des effets spéciaux mais simplement avec ce que les
acteurs ont dans les tripes. Derrière une bande originale parfaitement orchestrée et choisie, une ambiance rapidement mise en scène (le début du film ne perd clairement pas de temps à tout
expliquer, ce qui d'un côté ne permet pas au film d'être une complète réussite mais c'est assez louable). D'un côté on peut retrouver avec The Divide l'ambiance d'un The Cube en version
salissante, où l'on plonge dans les instincts les plus bas de l'humanité. On est des animaux finalement c'est ce que The Divide tente de nous montrer avec son contexte. On est prêt à tout, tout
et rien finalement, tout ça pour quoi. Car la question que pose le film c'est aussi de savoir pourquoi on fait tout ça ? Pourquoi cette guerre ?
Le film reste aussi très discret sur tout ce qui s'est passé avant le film. On avance donc à tâton violemment mais efficace. Xavier Gens filme avec beaucoup de charisme ses personnages qui sombre
tous plus ou moins dans une folie extrême pour certains. Un cast assez éclectique avec Michael Biehn et Rosanna Arquette en tant que tête, et des acteurs moins connus (vus dans des séries) comme
Lauren German (récemment dans Hawaii Five O), Milo Ventimiglia (Heroes) et Michael Eklund. Voilà donc un film qui raconte avec pas mal de facilité certes mais avec beaucoup de crédibilité une
histoire de base assez bancale. Il se rangera dans la catégorie des séries B, mais ce n'est pas une mauvaise chose car il est réussi. Je dirais même que c'est le film le plus abouti du
réalisateur. Une bonne surprise, qui jongle entre plusieurs genres allant même dans la violence pornographique. Malgré un scénario assez balisé et quelques éléments trop peu développés, The
Divide surprend et dans le bon sens du terme.
Note : 8/10. En bref, un film de science fiction crédible et réussi, effleurant parfois d'autres genres tel que le film de torture aussi bien psychologique que physique. Une
petite réussite dans le monde des séries B. Inattendu.