Crépuscule d'un président? Crépuscule d'une plume?Si Nicolas Sarkozy se prépare sans doute à une retraite que l'on imagine plusdorée que celle de VGE à Chamalieres, quid d'Henri Guaino?
Sans toi, les discours de Sarkozy promèneraient unelangueur monotone sur des salles remplies de grabataires nostalgiques. Sanstoi, l'homme blanc à la conscience civilisatrice ne donnerait pas des leçons demorale à l'Afrique. Qui mieux que toi aussi pour flatter le clergé en prétendantdéfendre la laïcité.
Chantre de l'occident civilisé, d'une République avocation assimilatrice et non intégratrice, Henri Guaino c'est un peu leMalraux version Chuck Norris du président. L'homme qui met les pieds où ilveut, mais souvent dans le plat. Pourfendeur de la repentance, défenseur desbienfaits de la colonisation, offrant sa morgue aux discours les pluscontestables du quinquennat écoulé. Une plume comme l'on n'en fait plus. Un ersatzd'Académicien aux rodomontades d'une autre époque, avec une surdose detestostérone.
Tous les présidents en eurent une. Mitterrand aulangage pourtant peu châtié fit appel à Erik Orsenna, quand ce n’était MaxGallo, alors que Chirac était épaulé de Christine Albanel en 1995 (après la peuconvaincante prestation d'un certain Henri Guaino en 1988). Homme de l'ombres'il en est, rouage essentiel de la communication présidentielle.
Alors Henri bientôt devra se trouver un nouvelobjectif. Fini le temps où nègre plagiant la négritude, sur la terre d'Afriqueil prônait la parole civilisatrice. Guaino prône beaucoup d'ailleurs, se rêvanten chantre du sarkozysme triomphant, mais n’est pas Malraux qui veut…
Alors que l'atmosphère de fin de règne se faitsentir du coté de l'Elysée, Henri est monté au front, sortant de labienveillante ombre du père tutélaire. Dépassant la plume, il sort le glaivedésormais. Invité sur tous les plateaux, il fait briller les débats de sonverbe éclairé et de son œcuménisme, imperméable à la critique.
En fait, c'est plutôt la tempête qu'il faitsouffler. Intransigeant, n'acceptant aucune remise en question de ses idées, iloffre le spectacle risible d'un homme à faible maitrise. Bondissant à chaquecritique, n'acceptant pas que ses différents discours puissent avoir eu unimpact négatif quand ce n’est pas douteux. Nerfs à vif, lorsque le mot indigne rapportéau débat sur l'identité nationale le fait bondir de rage, dans un reflexepavlovien.
Car Henri personne n'est à ta mesure. De Dieu Nicolasle père seul tu acceptes la contradiction. Personne n'est digne de s'élever àta hauteur. Ni un enfant de Césaire, ni un journaliste, pas même un élu dupeuple n'ont droit de te contredire. Imbu de toi même, bouffi de ta propreprétention, enivré d'entendre tes discours dans la bouche du nain grandhomme qui nous gouverne, tu n'as de leçon à recevoir de personne. Personne cesont les indigents, le bas peuple inculte, l'opposition médiocre, les gens ducommuns sans élévation.
En bonus, une intervention digne sur France Culture, après une critique de son discours de Dakar, 27 minutes de... Hum!
Les matins - Henri Guaino by franceculture