Températures en hausse, soleil éclatant, premiers barbeuks, la douceur de vivre et les apéros pique-nique sont de retour ! Rien de tel qu’un peu de reggae pour émerger doucement de ta soirée arrosée de la veille. Proposition majeure pour tes oreilles avec une figure essentielle de la scène reggae, Groundation sort son septième album en 15 ans de carrière, « Building An Ark ».
Mélangeant reggae et jazz, ce groupe de 9 californiens (aux dernières news) s’éloigne du cliché reggaemen ralentis par une trop forte consommation d’herbe grasse. Ils produisent comme puisent dans d’autres mouvances sonores. Leurs rythmiques actualisent la respiration de Jah tout en respectant l’esprit du roots. Harrison Stafford, guitariste, chanteur, et figure emblématique de Groundation (+Rockamovya et Professor), est également un des producteur du film « Holding on to Jah », documentaire essentiel sur la Roots musique et la culture Rastafarian – à voir absolument si tu ne connais pas grand-chose dans le domaine.
La galette « Hebron Gate » de 2002 reste pour moi le suprême de Groundation, notamment avec Freedom Taking Over featuring Don Carlos & The Congos. Pour cette édition 2012, pas de guests structurant l’ossature de l’album comme à l’accoutume, mais que, et du 100 %, Groundation. Les ondes instrumentales arrachent une superposition de sons, tous distinctement audibles. C’est l’instrument qui règne en maître, solo guitare, ligne de basse, voix d’un Harrison qui porte toujours autant et des chœurs judicieusement placés, c’est parti pour une ballade entre Mer Caraïbes et Jamaïque. Imagine la hutte, ton hamac, la fumée stagnant au-dessus de ta tête, tu écoutes Groundation, t’es à la bien. Bon, ok, peut-être en lisant cette chronique, tu es enfermé(e) au bureau, face à un pc et une liste d’emails qui ne dégrossie pas, et tu rages là, hors propos l’ambiance proposée… Pour y remédier, petite vidéo détente au graphisme tout droit sorti d’un conte, avec le single Humility, échappé au préalable à l’album.
Inspirations jazz, pesanteur des basses, sonorités modernes, structures rythmiques originales, des zicos à la grande classe. Les ayants vus en live sous les tropiques, et n’étant pas une afficionados de reggae, je peux quand même vous assurer que leurs prestations envoient ! Toujours là, voici un peu de soleil dans ta face, ils savent opérer entre bon planage et technicité instrumentale. Clôturé par 57 secondes de bonheur acoustique, big up également pour les textes qui quand on pointe l’oreille compréhensive, ne sont pas sans réalisme…