Portugal de Pedrosa, ma BD du mercredi

Par Mango

Le récit commence par un voyage en voiture, un été caniculaire.  Le père conduit, Simon, l’enfant, s’ennuie seul derrière. Il ne se sent pas très bien. Il joue avec Goldorak, entend la pub pour Fruité  avec Platini. Maxime le Forestier passe à la radio. Là-bas, au Portugal,  il retrouve sa grand-mère paternelle et une cousine. Des mésententes entre les grandes personnes se devinent…
On retrouve brusquement Simon et sa femme chez leur banquier pour un projet d’achat de maison mais le prêt est difficile à obtenir. Simon est un  dessinateur sans illusions sur son dernier livre,  d’ailleurs il s’occupe aussi d’enfants pour leur apprendre à dessiner  mais il  vivote et ne se plaît que dans son monde: «Avec le dessin, tout peut exister», même les maisons éléphants. C’est à ce moment de sa vie que la famille portugaise de son père se rappelle à lui avec l’invitation au mariage de sa cousine. 
Ce n’est que le tout début,  ensuite  et par de longs détours, Simon renoue peu à peu avec le pays de ses ancêtres paternels, Il y retrouve des sensations anciennes, se rapproche de ceux qui sont restés là-bas, retrouve une vie simple et avec elle de nouvelles sources d’inspiration. Il se sent surtout plus heureux en ayant reconstitué en grande partie l’histoire de son grand-père, immigré en France de la première heure,   qui n’a plus jamais voulu  retourner au Portugal. 
C’est une belle histoire et surtout un album magnifique. J’aime beaucoup la variété des planches, si différentes parfois les unes des autres selon leur propos. Les traits fins des personnages, les lignes virevoltantes et les crayonnés qui les entourent me plaisent infiniment. A ces dessins pleins de légèreté et de mouvement s’opposent des cases plus sombres, plus strictes, plus lourdement colorées. Certaines pages au contraire, comme celles de la dernière partie «Selon Abel », le grand-père, surprennent par leurs éclaboussures de couleurs, lumineuses de gaieté. 
Finalement c’est apaisé  grâce à une  meilleure connaissance de l’histoire de sa famille, la famille Mucha,  que Simon retrouve sa joie de vivre et de créer. Un bel album, vraiment!Portugal de Pedrosa, Aire libre, 2011, 264 pages

Les participants:Désolée mais je n'ai pas pu publier mon billet ce matin: j'étais sans connection internet!