Certes ce médicament contre le cancer, nommé anti-CD47 est encore loin du stade clinique mais il est parvenu à ralentir ou arrêter plusieurs cancers, en laboratoire et sur la souris. Son principe, un anticorps d'une protéine « qui dissimule » les cellules cancéreuses au système immunitaire. Cette recherche, très prometteuse, menée par des chercheurs de Stanford, cofinancée par l'Institut national américain du cancer vient d'être publiée dans l'édition du 26 mars des PNAS (Proceedings de la National Academy of Sciences).
Les scientifiques du Stanford Medical Center et d'autres institutions des Etats-Unis, Norvège et Suisse ont développé un médicament expérimental qui pourrait aider le système immunitaire à briser les tumeurs cancéreuses et qui, d'ores et déjà, en laboratoire et sur l'animal, s'avère efficace contre 7 cancers, dont les cancers du cerveau, du sein et du côlon.
Leur recherche en laboratoire et sur l'animal a porté sur le rôle d'une protéine appelée CD47, présente à la surface des cellules saines. Cette protéine apprend au système immunitaire à ne pas attaquer et les cellules saines. Des études récentes montrent d'ailleurs que certaines cellules cancéreuses de la leucémie ou du lymphome présentent également cette protéine, pour se dissimuler du système immunitaire.
Expériences en culture et sur la souris : Dans cette étude les chercheurs ont examiné si d'autres types de tissus cancéreux comportaient CD47 et ont voulu savoir si l'aide d'un médicament anti-CD47 qui bloquerait CD47, pourrait aider le système immunitaire à détecter et à détruire les cellules cancéreuses.
1. Ils constatent dans les études sur des cultures, qu'un anti-CD47 a permis aux macrophages d'engloutir et de détruire les cellules tumorales.
2. Lorsque du tissu tumoral humain de cancer du sein, est ensuite implanté dans des souris à système immunitaire affaibli, le candidat médicament anti-CD47 permet de diminuer les petites tumeurs et empêche les tumeurs plus développées de se propager au reste du corps. Dans d'autres expériences, l'anti-CD47 a bloqué la croissance de tumeurs après transplantation de cellules tumorales, ce qui suggère que le traitement est capable de « guérir » les souris. D'une manière générale, le traitement anti-CD47 prolonge la survie des souris atteintes de tumeurs, mais une réserve cependant, Une réserve, sur certains échantillons de tumeurs transplantées, l'anti-CD47 n'a pas d'incidence sur la croissance tumorale.
3. Les chercheurs constatent aussi que la protéine CD47 est bien présente dans toutes les tumeurs solides qu'ils testées et près de toutes les cellules de chaque type de tissu tumoral, du sein, du côlon, de la prostate, des ovaires, de la vessie, du foie et de glioblastome. CD47 est même présente à des niveaux plus élevés sur les cellules cancéreuses que sur les cellules saines.
Un anticorps de CD47 peut permettre au système immunitaire de détruire les cellules cancéreuses : Les chercheurs concluent que CD47 est une molécule présente couramment sur de nombreux types types de cellules cancéreuses. Le blocage de la fonction de CD47 par un anticorps permet au système immunitaire de détruire les cellules cancéreuses. Les chercheurs suggèrent donc que CD47 est une cible légitime pour de nouvelles thérapies du cancer.
Si de nombreuses recherches seront encore nécessaires avant de pouvoir confirmer l'efficacité de cette voie thérapeutique, néanmoins ces premiers résultats sont d'ores et déjà considérés comme une étape prometteuse vers l'élaboration possible d'un nouveau traitement.
Source: PNAS, published online before print March 26, 2012 before print March 26, 2012, doi: 10.1073/pnas.1121623109The CD47-signal regulatory protein alpha (SIRPa) interaction is a therapeutic target for human solid tumors. (Vignette NHS CD47, visuel NHS Cancer des ovaires)