JK Rowling, l’auteur richissime de la série Harry Potter, n’ayant pas cédé ses droits numériques, a décidé de vendre directement les versions epub des aventures de son héros, en anglais, allemand et français, en partenariat avec Amazon !
Vous imaginez le coup de tonnerre dans le landerneau de l’édition ! Cette fois, il ne s’agit plus d’un auteur autoédité ou d’un obscur romancier banlieusard, mais d’un des auteurs les plus lus au monde. qui décide de publier son livre dans une nouvelle version électronique.
Pourquoi fait-elle cela ? Pas uniquement pour l’argent, mais pour le contrôle : pourquoi ne pas exploiter elle-même ses droits ? Un éditeur ne lui amènerait aucune plus-value en terme technique (une petite équipe peut très facilement gérer un site dédié), et lui accorderait probablement 30 ou 40 % de droits, alors qu’on murmure que le deal avec Amazon serait de 80 % pour elle !
Et puis sans doute également une secrète jouissance, une revanche, dans la grande tradition de Monte-Christo : à ses débuts, après avoir été rejetée par tous les éditeurs londoniens, elle parvint in fine à dégoter un agent littéraire (depuis remercié), qui mit tout de même deux ans à décrocher un contrat, avec un à-valoir ridicule.
Mais les temps ont changé, et c’est elle, forte de sa marque universellement reconnue, qui mène la barque et dicte ses conditions. Même Stephen King n’était pas parvenu à un tel résultat.
Il est extrêmement réconfortant pour les auteurs de voir que les bouleversements du passage au numérique touchent aussi au sempiternel rapport paternaliste de l’éditeur et de l’auteur. Et que plus rien ne sera jamais plus comme avant…