Pipita ça s’écrit pas tout à fait comme pichichi. Pipi au lit c’est entre les deux.
Ses cauchemars se passent toujours de la même manière. Avec un maillot trop grand d’une taille. Ce grand garçon de Gonzalo démarre un match sur une pelouse un peu trop grande, marque éventuellement un but ou deux. Les tribunes sont pleines mais quand il se retourne, c’est Benzema qu’on félicite. Mourinho s’approche bien de lui mais juste pour lui demander s’il est bien né à Brest comme Maradona ou Messi.
Heureusement, ce n’est qu’un mauvais rêve. En réalité, le Brestois est né neuf jours avant Benzema, a disputé 43 matches cette saison et inscrit 22 buts, dont trois en Ligue des Champions. Personne ne songe donc à féliciter Benzema pour ses 7 buts en C1, qui font 26 en 41 matches. Pipita a retrouvé la grande forme des années 2009 et 2010 et cette année il a même marqué en huitième de finale de Ligue des Champions. Mais où s’arrêtera-t-il ?
Il y a deux semaines le cauchemar avait pris pour théâtre la liga. Sa liga où il est si difficile de marquer plus de buts que de matchs joués quand on joue à Levante : titulaire alors que Benzema revient de blessure, il ouvre le score. Après 69 minutes et autant de hors-jeu, il peut sortir sous l’ovation de Bernabeu, pas peu fier de voir entrer le numéro 9 du club. Un survêtement s’enfile-t-il en moins de 33 secondes ? Si oui, c’est au chaud que Gonzalo aura vu marquer Benzema. Un partout, la balle au centre mais une passe décisive dans les arrêts de jeu, ça vous coûte une Une de Marca.
Les GO de Munich
Ce n’était que partie remise jusqu’à hier soir à Nicosie. Nicosie ça sonne bien, quarts de finale de C1 un peu moins. Kaka le soulagera au bout de 62 minutes, mais lui ne marquera qu’un but. Normal, Kaka n’allait pas prendre la place d’avant-centre, alors Benzema s’est dit pourquoi pas, entre deux ballons de but sabotés par un extraterrestre Portugais de 27 ans qui s’approche des 36 buts en 81 matches européens. Benzema a pris place dans l’axe mais une demi-heure, c’est un peu juste pour un triplé, tant pis. Higuain lui apprendra peut-être un jour à en marquer, contre le Chili, l’Espanyol et le Betis en moins de quinze jours c’est tout à fait jouable. Pas besoin de courir ni de savoir faire des passes, encore moins de comprendre les déplacements de ses partenaires, il suffit juste d’attendre dans les six mètres, avec un peu de patience le ballon arrive. Le jour où Benzema arrivera à faire ça, on en reparlera peut-être. En attendant, qu’il se contente de passe décisive pour Higuain, comme samedi contre la Real Sociedad. Ca n’a rien d’humiliant.
Pendant ce temps-là, pourquoi Mourinho ferait un choix pour la finale de Munich puisqu’il a deux attaquants de même valeur ? Et s’il n’y avait pas eu cette hernie discale, on ne parlerait même pas de ce Benzema et Adebayor serait toujours là.