Curieusement, ce thème est très ancien. J’en parle d’ailleurs déjà dans Crise de la représentation politique. Voici ce que j’en disais :
[Le Français] perçoit la globalisation comme le règne de l’irresponsabilité, et la promesse de désagrégation des règles sociales. D’où l’importance, pour lui, du thème de la frontière. L’État, qui était jadis perçu comme l’allié des puissants, est désormais celui des citoyens face à la globalisation, il faut le préserver. De même qu’il faut défendre le service public, garant de la solidarité et de la justice, des menaces du marché.Malheureusement, jamais les Lignes Maginot, ou les grandes murailles n’ont réussi à garantir les civilisations des barbares. D’ailleurs, le Français ne veut pas se protéger de la globalisation, mais de ses effets nocifs. Pourquoi nos courageux futurs gouvernants ne s’attèleraient-ils pas à convaincre leurs confrères puissants de mettre un peu d’ordre mondial dans ce phénomène ?
Les partis de gouvernement sont incapables de maintenir un État fort. D’où la haine de la nation pour ses élites (économiques et politiques). Ce qui laisse la place aux partis nationalistes ou à des mouvements tels qu’Attac d’exploiter telle ou telle manifestation de cette inquiétude (la frontière pour les nationalistes, la défense de l’État providence pour Attac).