La social TV dans les grandes lignes consiste à enrichir l’interaction avec le public en étant à leur écoute, en les faisant rentrer dans les coulisses de l’émission mais surtout en perpétuant l’expérience télévisée au delà de l’unique diffusion télévisée. Fatalement, la présence accrue des dispositifs de social s’explique par la multiplicité insensée des canaux et des émissions de télévision. Ainsi, avec la social TV, on peut parvenir à maintenir le lien avec le public et faire en sorte que l’émission demeure perpétuellement proche de lui, le fidélisant ainsi à l’émission.
Néanmoins, la social TV pour exister va demander de plus en plus de moyen et surtout de trouver perpétuellement de nouveaux dispositifs afin de satisfaire un public en demande de ces nouvelles expériences télévisées. Dans un paysage audiovisuel perpétuellement brocardé (à juste titre d’ailleurs) pour son manque d’innovation et de créativité, le téléspectateur / internaute va devenir davantage exigeant avec des expériences de second écran à travers lesquelles il envisage de découvrir des modes de narration, des interactions ainsi que des contenus que le petit écran n’est plus en mesure de lui fournir.
Cependant, une question demeure vis à vis de la social TV, parvient-elle concrètement à faire la passerelle entre le web et la télévision alors que ces deux univers, que beaucoup tentent de rapprocher, semblent pourtant difficilement compatibles ? A l’heure actuelle, faire de la social TV, c’est exploiter l’univers d’existence et de narration de l’émission au travers de dispositifs numériques. Mais en faisant cela, et par rapport à la demande croissante de nouveauté (plus facilement réalisable sur le web qu’en télévision), la social TV va sans doute dans les mois et les années à venir devenir plus attractive que des émissions aux concepts historiquement établis.
Le web demeurant un espace de liberté et de créativité considérable, il permet de produire tout un tas de dispositifs et d’interactions dans lequel la législation ne vient pas mettre de barrières et où la phase d’apprentissage actuelle permet la multiplication des tentatives sans avoir à se référer (pour l’heure) à une « panoplie » de la social TV.
Ainsi, dans les développements à venir de ce milieu, on peut s’attendre à découvrir des concepts en ligne qui ne garderont qu’une empreinte réduite avec leur émission d’origine, allant pratiquement jusqu’à s’autonomiser eux-mêmes. Dès lors, il demeure important de veiller à maintenir un lien fort entre les deux écrans et surtout faire en sorte que la social TV conserve son objectif originel, celui d’être une caisse de résonnance et un outil marketing interactif, plus ou moins déguisé derrière une expérience immersive afin de ne pas faire perdre à l’écran de télévision un public qui trouverait dans le format et le contenu web un dispositif plus en adéquation avec sa consommation média morcelée et désynchronisée.