Fini de surfer sur la nostalgie et la morosité, la campagne de la station jeunes de Radio France, Le Mouv’, qui sort qu’aujourd’hui, veut combattre avec optimisme, force et humour le désenchantement, annonce-t-elle.
Les affiches réalisées par l’agence DDB, dans la lignée de la nouvelle signature du Mouv’ « mon époque, ma radio » faisaient parler d’elles depuis quelques jours déjà. En tout cas l’une d’entre elles. Celle (provocatrice, il faut bien le dire) d’un gamin blanc brandissant une pancarte en carton avec un message tout droit sorti de l’Amérique ségrégationniste des années 50 : « We won’t go to school with negroes » (« Nous n’irons pas à l’école avec les nègres »). En même temps, la prise de risque était assez limitée, car si l’on parle ici de racisme, c’est celui de l’autre côté de l’Atlantique.
Mais le résultat est le même : le cliché ne sera pas visible dans le métro parisien. Fin de non-recevoir de la part de Métrobus, la régie publicitaire de la RATP, craignant que les usagers prennent cette phrase au premier degré. Depuis, l’affiche a fait le tour du web.
L’objectif du Mouv’ était pourtant positif : celui de « donner envie à toute une génération d’aimer, de vivre et de faire son époque ». Comme le rappelle Libé, ce n’est pas la première fois que Metrobus fait du zèle. En 2009, c’était la pipe de Tati qui avait été masquée par un moulin à vent jaune sur les affiches de la Cinémathèque dans le métro. Le trublion de l’humour, Stéphane Guillon, n’a pas non plus été épargné : les affiches de son spectacle («En 2012, Stéphane Guillon s’en va aussi…») ont été retirées à cause de leur « caractère politique ». Idem pour l’artiste Damien Saez et la couverture de son album « J’accuse » en 2010. On y voyait une femme nue dans un chariot de supermarché, un cliché du célèbre photographe Jean-Baptiste Mondino.
Non, ce n’était pas mieux avant, mais c’est aussi plus politiquement correct aujourd’hui.