Chaque être humain est donc croyant et chacun peut, s’il le désire, entrer en contact avec son intériorité, là où vit l’Intime, où il souffle, se propage et nous imprègne. Nous pouvons choisir de le nier, de rejeter tout cela en bloc, de nous installer avec assurance dans notre finitude. Mais nous pouvons aussi nous laisser troubler par la présence des espaces infinis. C’est cette dernière expérience que je relate dans mes livres qui célèbrent la joie de vivre non plus à la périphérie mais au cœur de soi-même.
Depuis mon expérience spirituelle de 1990, l’Intime est devenu mon compagnon de route, ma lumière, mon éclaireur intérieur. Sans l’Intime avec moi, je suis dévoré par le loup qui m’habite ; avec Lui, je n’ai plus peur d’être un agneau. Mon écriture aussi est devenue une prière. Désormais, ce n’est plus moi qui écris, c’est l’Intime qui écrit en moi. Je me tiens à son écoute, je l’éprouve, le reçois en plénitude, laisse l’émotion surgir tel un tremblement de vie intérieure ; puis, je trace des lignes qui tentent d’atteindre le cœur, au risque, avec mes pauvres mots, de rétrécir son chant, de durcir la fragilité d’une goutte d’eau qui glisse sur le cil d’une rose.
Frank Andriat