Le boycott du salon du livre qui se tiendra du 14 au 19 mars avec Israël en invité d'honneur, et qu'on attribue aux seuls pays arabes, regroupe aussi d'autres horizons, certes rares dans une telle circonstance, épris de justice humaine et universelle. Cyniquement L'organisateur du salon qui coïncide avec le 60ème anniversaire de l'Etat israélien, le Syndicat National de l'Edition (SNE) a répondu à cette démarche que c'est "la littérature israélienne" qui est invitée et non l'Etat d'Israël en tant que tel. Le concert des dates, anniversaire de la naissance de ce pays en dit long, hélas !
En réalité nombreux acteurs surtout francophones, éditeurs et auteurs, du monde littéraire des pays musulmans suivent cette démarche, de ne pas participer, sans l'évidence qu'ils répondent tous et directement à l'appel de l'OCI (Organisation de la Conférence Islamique) et son département « Science, Culture et Education » . Parmi lesquels aussi, et sans aucun paradoxe des arabes, certains ont exprimé le désir de ne pas tenir-compte de cette action « ne pas pointer à la porte de Versailles », en assistant sans intervenir ou en activant pleinement, qui a pour but intellectuel de dénoncer la spoliation du peuple palestinien de sa terre.
En effet on notera que 2 éditeurs français se positionnent en faveur du boycott, l'un d'une manière pleine et entière et l'autre parce que l'invitation des palestiniens en même temps qu'Israël a échoué. Il convient de ne pas les citer, avant qu'on les prenne pour des antisémites et des risques encourrus, comme s'est empressé de le déclarer Marek Halter, sans surprise, dont la rigueur intellectuelle tombe de son piédestal de cette confusion écourtée, sionisme vaut droit à la colonisation.
L'éditeur Eric Hazan dont la maison est « La Fabrique » qui publie avec prédilection des livres d'auteurs israéliens et juifs antisionistes, prévoit d'organiser des conférences, et de tracter, lors de l'événement avec la participation de Amira Hass, journaliste et correspondante en Cisjordanie du quotidien « Ha'Aretz » connue pour ses positions propalestiniennes, de l'intellectuel progressiste Michel Warschawski et du journaliste Dominique Vidal, du « Monde diplomatique ».
L'ambassadeur de l'entité sioniste, pour sa part, juge que le boycott « pénalise le public français » et la section française du congrès juif mondial voit que le mutisme « est entier des gens de lettres français » parce qu'ils n'ont pas jeté à la vindicte les boycotteurs et pris ouvertement position en faveur des tueries quotidiennes d'enfants palestiniens.
Contrairement à d'autres israéliens à probité intellectuelle dont Aaron Shabtai qui a marqué clairement sa position ainsi « Je ne pense pas qu'un Etat qui maintient une occupation, en commettant quotidiennement des crimes contre des civils, mérite d'être invité à quelque semaine culturelle que ce soit. Ceci est anticulturel ; c'est un acte barbare travesti de culture de façon cynique. Cela manifeste un soutien à Israël, et peut-être aussi à la France, qui appuie l'occupation. Et je ne veux pas, moi, y participer. »
Parmi les quarante écrivains israéliens, exclusivement d'expression hébraïque, un seul d'origine arabe Sayed Kashua dont la position reflète fidèlement la double obligation est soumis le juif arabe à travers sa déclaration : Oui. Boycotter ces tarés qui ne font que souffler sur les braises du racisme et du nationalisme dans leur pays. Le Salon du livre en France est une occasion en or pour les intellectuels éclairés de montrer leur mépris pour l'apartheid israélien.
Les rares écrivains et intellectuels israéliens partisans du boycott citons :
Illan Pappe, historien dont le dernier livre s'intitule Le Nettoyage ethnique de la Palestine [éd. Fayard].
Parmi les anglaisJohn Berger http://www.europalestine.com/spip.php ?article3010
Et enfin voici une à propos d'Albert Einstein http://www.qumsiyeh.org/ Traduction : MG pour ISM Dimanche 02 mars 2008, à propos de la fondation de l'Etat d'Israël.
Livres de Kashua parus en français : Les Arabes dansent aussi (10/18) ;
Et il y eut un matin (l'Olivier, février 2006) paraît en poche au mois de mars (Points).
En hommage à l'œuvre de paix cette vidéo.