Mais avant de parler de réindustrialisation, nous devons à tout prix éviter la désindustrialisation !
L’entreprise Sealynx est un sous traitant du secteur automobile qui produit des joints d’étanchéité. Sa production est pour une très grande partie (85%) destinée à Renault. PSA représente 10% de la production.
L’entreprise auparavant, appelée Metzeler, s’est séparée de plusieurs de ses activités en 2007. Elle comptait alors 970 salariés.
Renault, pour qui cette entreprise est stratégique, a favorisé la mise en place d’une nouvelle entité devenue Sealynx. L’entreprise a connu des difficultés importantes et a connu un PSE qui a amené les effectifs à 720 salariés. Sealynx a été placée en redressement judiciaire en décembre 2010 avant d’être reprise par l’indien RUIA en mai 2011. Renault a, là aussi, accompagné cette reprise en versant 5 millions d’euros à l’industriel indien. RUIA s’est très vite envolé avec l’argent et depuis Octobre 2011, Sealynx/Ruia est à vendre.
A ce jour, ils sont encore près de 500 à travailler pour ce poumon économique de la vallée de l’Andelle, même s’il est sous respirateur artificiel !
L’activité est viable et l’entreprise possède de véritables atouts à commencer par sa capacité d’innovation, son expertise et sa maitrise des procédés et il ne manque aujourd’hui qu’un repreneur solide avec là aussi, un projet industriel pour investir, moderniser et donner toutes les chances à cette entreprise de vivre et de se développer.
La responsabilité de Renault vis-à-vis de Sealynx est lourde et illustre parfaitement le comportement du premier constructeur Français à l’égard de ses sous-traitants. Sealynx, par ailleurs, reste un maillon stratégique pour Renault, d’où son investissement dans les plans de reprise successifs et encore aujourd’hui, où les dirigeants de Renault participent au suivi mis en place par le Préfet de l’Eure, dans un dossier devenu très sensible pour tous.
Plusieurs repreneurs se sont manifestés depuis plusieurs semaines, mais nous devrons être vigilants, aux coté des syndicats pour s’assure qu’il ne s’agira pas de venir vider le carnet de commandes pour un autre site et par la même occasion les salariés de leurs usines ! Encore une fois, il semble que Renault tienne le scénario entre ses mains.
Le scénario à privilégier devra être celui qui conjuguera les éléments convergents à savoir : la sauvegarde de l’emploi, un projet industriel cohérent accompagné de garanties financières et sociales et la réévaluation du prix des pièces produites.
Sans ces garanties, il revient à l’Etat de négocier pour qu’avec l’appui du Fond de Modernisation des Equipementiers Automobiles, et prioritairement avec Renault, pour que Sealynx devienne une filiale du constructeur.