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"Cette année, je n'ai pas récolté grand-chose", Pierre Koulidiatiy, bénéficiaire du programme cash for work
Publié le 27 mars 2012 par Cmasson
La région, l'une des plus durement touchées du pays, subit pour la première fois un déficit céréalier, qui atteint 32%. Les pluies ont débuté tardivement l'an dernier, et ont cessé brusquement : achevées vers novembre, les récoltes ont été très insuffisantes. Pour la plupart des ménages, elles n'ont guère excédé 300 kg de céréales (sorgho et maïs), et aujourd'hui les stocks s'épuisent.
Pierre Koulidiatiy, la quarantaine, est assis devant sa case, sous un auvent, en compagnie de sa femme et de leurs trois enfants. Le plus jeune, que sa maman porte dans le dos, est malnutri et pris en charge dans le centre de santé soutenu par Action contre la Faim.
"Cette année, je n'ai pas récolté grand-chose. Maintenant, il ne nous reste plus que de quoi faire des repas de sorgho pendant 3 jours", raconte-t-il.
Avec 1 200 autres familles vulnérables de la région, Pierre Kouildiaty participe aux travaux de « cash for work » (travail contre rémunération) d’Action contre la Faim permettant la construction d'une digue pour un bassin rizicole en vue de la prochaine campagne agricole. Au total, il recevra 60.000 FCFA (90€) sur 2 mois, soit l’équivalent d’environ 3 sacs de 100kg de sorgho.
© Raphael de Bengy – ACF
Mais sans perspective à moyen terme, nombre de paysans sont tentés de migrer vers les pays voisins. "J’envisage d’aller au Bénin. J'ai contacté quelqu'un là-bas qui m'a dit qu'il pouvait me trouver un lopin de terre", indique Pierre Koulidiatiy.