Lettre ouverte de Yann Wehrling à Roland Ries

Publié le 12 mars 2008 par Julienviel

Lettre ouverte à Roland RIES

11 mar 2008, 00:29

Cher Roland

A propos de la fusion avortée entre ta liste et celle du Modem sur laquelle je figurais, tu as parlé  de désaccord sur la taxe d’habitation et le prix du ticket CTS que nous voulions baisser de 10%, et de la suppression des parcmètres pour les remplacer par des zones bleues.

Pourtant, Chantal Cutajar a renoncé à demander la baisse de la taxe d’habitation de 10%. Elle a renoncé à l’idée de mettre en place des zones bleues bien que cette mesure soit d’application dans la plupart des villes suisses qu’on peut difficilement qualifier de villes en retard sur la plan écologique. Quant à la baisse du prix du ticket CTS, je doute que ce point eut été un réel point de désaccord au moment où le prix du carburant à la pompe appelle des mesures qui rendent plus attractifs encore les transports en commun.

Te connaissant,  je devine que ta proposition humiliante faites à Chantal Cutajar et mon éviction  ne sont  autres  qu’un diktat des appareils socialistes et verts qui refusent un accord avec le Modem, non sur le fond, mais sur des logiques politiciennes, tant au plan local qu’au plan national.

Car en effet, tu es reconnu pour être une personnalité politique située au centre de l’échiquier politique. C’est le crédit qui est le tien ici à Strasbourg. C’est ce crédit qui t’a permis au niveau du département d’être élu sénateur.
C’est encore celui là qui permettra dimanche prochain, peut-être, l’élection d’une équipe dont la plupart de tes futurs adjoints (si ce n’est une majorité) ont souvent manifesté, par le passé,  un profond désaccord sur  ton positionnement .

Je continue de penser à cette heure que  la place de l’écologie est au centre. Transversale, elle doit nécessairement mettre à contribution toute la société de la même manière qu’ elle doit largement dépasser les clivages pour être au service de l’intérêt général des humains et de la planète.

Le centre est le positionnement le plus juste pour accepter les projets qui s’inscrivent dans le développement durable d’où qu’ils viennent et construire des projets avec toutes les bonnes volontés. Oui, j’assume le fait de juger les partenariats en fonction  des personnes et des projets et non en fonction de logiques d’appareils ou de camp.

Les Verts allemands, luxembourgeois, belges  ont évolués en ce sens. Avec les centristes, on peut  dialoguer . Avec certains socialistes aussi. Quant aux Verts français et strasbourgeois, ils se trompent lourdement d’adversaires en rejetant et sanctionnant les écologistes qui, comme moi à Strasbourg, ont osé ouvrir le dialogue avec des femmes et des hommes avec lesquels des convergences réelles sont possibles.
Pour ma part,  je n’aurai donc à leur égard aucune fermeture car nous partageons une histoire et bien des combats.  Je fais néanmoins le voeu qu’ils puissent me laisser agir librement à l’avenir.

Roland, tu le sais, j’aurais aimé travailler avec toi  pour mener une politique écologique ambitieuse. Ecologiste et strasbourgeois je le reste. Je continuerai donc d’agir à Strasbourg  et pour Strasbourg. Cette ambition mérite qu’on dépasse certains barrages.

Yann Wehrling
écologiste

 Voir le site de Yann Wehrling : http://www.yannwehrling.fr/