Le Cirque Eloize

Courrez au Grand Rex voir la crème de la crème du nouveau cirque,
au moment gracieux et intense où il rencontre la street culture !

Ceux qui l’ont déjà vu le savent : le Cirque Eloize révolutionne le cirque. Né dans le années 90, cette troupe canadienne appartient au mouvement du « Nouveau Cirque », qui se débarrassait des oripeaux du barnum à l’ancienne (Auguste et clown blanc, dressage, costume à paillette…) pour faire place à une nouvelle poésie visuelle. Parmi les troupes qui continuent d’incarner ce renouveau, le Cirque Eloize, est sans conteste l’un des chefs de file. iD, spectacle présenté en ce moment au grand Rex à Paris, mêle à l’acrobatie, très présente pendant tout le show, une scénarisation de chaque numéro et de l’ensemble, au vocabulaire artistique et aux accessoires de la street culture. «Dans une cité où l’omniprésence de l’image nous fait perdre nos repères, raconte Jeannot Painchaud, metteur en scène, j’ai voulu créer une esthétique entre la bande dessinée, les films de science-fiction et l’univers riche du monde du graffiti. » Des artistes, sapés comme de street boys d’amérique du nord, on n’imagine pas au début le talent inouï. Mais très vite, on tombe des nues : sur une musique où se mélangent influences électro, rock et hip-hop, ryhtmée et intense, et dans un décor de ville qui se meut grâce à une extraordinaire et polymorphe création lumière et vidéo,  les personnages naissent  et vivent sous nos yeux : des corps qui se contorsionnent au-delà du réel, des gangs qui s’affrontent façon battle de break dance, des pas de deux en couple qui exudent l’essence d’un romantisme urbain echevelé, des acrobaties réalisées avec un vélo à pignon fixe ou un trampoline… C’est de la danse autant que tout le reste, les moments de poésie alternent avec ceux où l’on rit, et ceux où l’on s’inquiète.
La palette des émotions que traversent les spectateurs est infinie, et chaque fois très intense. L’énergie et le talent concentrés autour d’une mise en scène créative et contemporaine, sont sublimées par une telle grâce  que l’on reste sans voix. « Mais qui sont ces gens ? » se demande-t-on pendant tout le spectacle. La crème de la crème des circassiens 2.0, à n’en point douter.

Jusqu’au 1er avril, au GRAND REX 1, bd Poissonnière 75002 Paris 02

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