Il y a des adaptations totalement naturelles et attendues. Après la nouvelle L'Hôte d'Albert Camus adaptée chez Gallimard en 2009, Jacques Ferrandez s'attaque à Alger la noire, un polar social et historique sur les événements d'Algérie écrit par Maurice Attia. Là encore, ce récit sombre apparaît comme un prolongement évident et incontournable de son immense saga Carnets d'Orient. Son regard plein d'objectivité dont il a fait preuve depuis un quart de siècle dans cette œuvre se retrouve totalement dans ce nouvel opus qui paraît 50 ans après les accords d'Evian qui ouvre sur l'indépendance de l'Algérie.
Alger, 22 janvier 1962. Un double crime dans une mise en scène spéciale et macabre sur une plage de Padovani, à Bâb-el-Oued : Estelle, une jeune femme blanche et Mouloud, un jeune mahrébin, ont été assassinés, tous deux nus et les corps entremêlés, les lettres OAS inscrites sur le dos. Attentat ? Règlement de comptes ? Vengeance familiale ? Ou une histoire encore plus glauque ? Pour les deux policiers chargés de l'enquête, la piste évidente est trop visible. Dans une ville en ébullition, le jeune inspecteur de police, Paco Martinez, et son coéquipier futur retraité, Maurice Choukroun, tiennent à faire la lumière sur ce drame. Ils ne sont pas au bout de leurs surprises...
Moralité : Alger n'est plus si blanche mais bien noire...
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Alger la noire - récit complet - de Jacques Ferrandez d'après Maurice Attia - Casterman, collection Univers d'Auteurs - 28 mars 2012 - 18,00 €