Olivier Messiaen, toujours vêtu de chemises incroyables
La Turangalîla-Symphonie est une œuvre majeure d’Olivier Messiaen. Elle a été composée sur demande de Serge Koussevitzky, pour l’Orchestre symphonique de Boston qui la créa de façon triomphale en décembre 1949 sous la direction de Léonard Bernstein.
Le nom de la symphonie (Turangalîla) est composé de deux noms sanscrits. « Turanga » qui signifie « temps qui s’écoule comme le sable dans un sablier », mais aussi « mouvement » ou « rythme ». Le terme « Lîla » signifie quant à lui, le jeu de la vie et de la mort, il peut également signifier amour.
Le sens général qui est souvent donné pour cette œuvre est « chant d’amour », mais le compositeur à également avoué avoir choisi ce terme pour son esthétisme.
En réalité, Messiaen aborde le mythe de Tristan et Yseult dans cette œuvre qui à ce titre, fait partie de la trilogie : le cycle de mélodies Harawi
La Turangalîla-Symphonie met à l’honneur deux instruments au milieu du gigantesque orchestre que l’oeuvre requiert : le piano et les ondes Martenot (instrument électronique inventé par Maurice Martenot). Il est un des plus anciens instrument de musique électronique. Il se caractérise par ses sonorités particulières, dont la plus caractéristique est proche de la sinusoïde, qui évoque des voix « extra-terrestres ». Les sonorités sont assez proches de la scie musicale, mais l’instrument présente bien d’autres richesses et ce particulièrement au niveau de l’expression.
Lors de la création de l’œuvre à Boston, c’est la sœur de Maurice Martenot qui est derrière les ondes et la future femme de Messiaen qui est au piano : Yvonne Loriod.
Maurice Martenot aux ondes Martenot
Le cinquième mouvement de cette œuvre symphonique se nomme « Joie du sang des étoiles », il est une longue explosion de joie, la structure à l’allure d’un scherzo et trio est particulièrement complexe. Les rythmes, eux aussi complexes donnent l’impression d’une grande agitation. Les ondes Martenot jouent un rôle très important dans ce mouvement.
Le résultat est éblouissant, l’oeuvre étant à mes yeux l’une des plus belles œuvre de la seconde moitié du XXe siècle.