Suite à une préoccupation grandissante pour le développement durable et une médiatisation tentaculaire de ses enjeux, l’écologie s’invite généreusement sur les campagnes de publicité, même là (et surtout là) où elle n’a rien à y faire. Greenwashing pour les uns ou fairwashing pour les autres, les coups de peinture verte et les allégations faussement vertueuses pullulent dans l’univers de la communication – la preuve en images tout au long de cet article -. La méfiance des consommateurs citoyens redouble.
- Depuis quand les pots d’échappement sécrètent des fleurs ? -
Mais au delà du développement durable, de façon générale, la publicité tend à polluer notre atmosphère avec ses messages qui surgissent de part et d’autre : dans le métro, sur les abris bus (jusque sur les bus), sur les voitures, à la télé, dans nos magazines et journaux, j’en passe et des meilleurs, en veux-tu, en voilà, sauf que justement, on n’en voudrait pas toujours !
- Depuis quand les canettes en aluminium poussent sur les arbres fruitiers ? -
Face à ces dérives du monde publicitaire, ainsi qu’au manque de réelle efficacité et d’impartialité de l’ARPP, un collectif s’est formé en 2008 pour s’organiser autour d’une volonté commune : la communication vraiment responsable. Ce sont ainsi 8 patrons d’agences de communication qui ont décidé de prendre vraiment position sur le fond du sujet et d’oeuvrer pour un changement des pratiques des métiers de la communication et de la publicité. Ce regroupement qui ralliait à l’époque quelques 700 sympathisants, a officialisé en septembre dernier son travail sous la forme d’une association qui compte aujourd’hui 140 membres actifs.
- Depuis quand on peut récolter des billets sur des blés fauchés ? -
C’est ainsi que “l’association pour une communication vraiment responsable” est née, représentée par les dirigeants des agences : L’Econovateur, Limite, Eko&Co. Aujourd’hui, elle se réunissait ce matin pour faire son assemblée générale, à la mairie du 2ème arrondissement de Paris. S’en suivait un débat autour de son programme de réformes pour une communication vraiment responsable, avec différentes parties prenantes : étudiants, bloggers, associations, ONG, agences de com dites responsables ou pas, etc. mais peu ou pas d’annonceurs, du moins ouvertement déclarés.
- Depuis quand une feuille d’arbre peut atterrir sur un aéroport ? -
L’objectif de ce programme qui regroupe 4 grandes thématiques et 41 réformes est de vivre et d’être discuté : c’est une base pour un débat permanent et un puits à idées pour faire avancer la profession. Ainsi l’après-midi s’est articulée autour de commentaires, argumentations (pour/contre), propositions d’améliorations et de idées nouvelles, le tout ponctué par un vote des 10 réformes les plus pertinentes et urgentes du public, à faire passer en priorité.
- Évidement quand on boit ça, on ne peut être que frappé par le seuil de ridicule et vert de rage ! -
Ce programme propose donc de réformer globalement et radicalement les pratiques du secteur de la communication et de la publicité avec une proposition de 4 séries de mesures concernant : (1) l’organisation et la transformation des professions de la com, (2) le contenu des messages, (3) leur diffusion et (4) leur production. Retrouvez l’intégralité de son contenu ici. Dans notre prochain billet, nous vous ferons un bilan de la teneur de cet après-midi et nous vous informerons du verdict final quant aux propositions retenues.
- Ou quand l’inventivité osée et impitoyable est inépuisable ! -
En attendant, si vous croisez sur votre chemin une de ces campagnes louant des vertus imaginaires comme “Préserve la Planète et Cie“, n’hésitez pas à la partager avec nous, on entamera volontiers le débat !