La majorité des économistes, même ceux qui préconisent le « tout
à l’État » reconnaissent qu’il est indécent de piger plus profondément
dans les poches des contribuables. De plus, la plupart d’entre eux admettent
que la dette a atteint un niveau intolérable et dès que les taux d’intérêt
augmenteront le Québec risque la tutelle bancaire. Le Québec est à toutes fins
utiles en faillite.
Que fait notre ministre du bonheur?
Il pige plus profondément dans les poches des contribuables :augmentation
des droits de scolarité, des frais de santé, des taxes sur l’essence, de la
TVQ, des cotisations à la RRQ, etc. Sous prétexte que ces augmentations ont été
annoncées l’an dernier, il a le culot de nous insulter en prétendant qu’il a
concocté un budget sans augmentation pour les contribuables. Il nous prend pour
des tarés finis, mais qui peut l’en blâmer puisque nous payons sans jamais rien
dire.
Malgré tout, nous devrions nous réjouir, car le ministre gérera
notre argent en bon père de famille et nous promet des jours meilleurs :
·
Il va jouer à la bourse en investissant notre
argent dans des entreprises minières et pétrolières. Tout le monde sait que les
secteurs miniers et pétroliers sont sans risques puisque les méchants
capitalistes y investissent. Il suffit de penser au succès d’Asbestos et de
Magnolia pour s’en convaincre.
·
Il va créer des emplois : Ressources
Québec, SOQUEM, SOQUIP. Tous des emplois de fonctionnaires bien rémunérés qui généreront
des revenus d’impôts et de taxes. Ces fonctionnaires vont consommer et créer
d’autres emplois dans les services. Ces autres travailleurs vont aussi payer
des impôts et des taxes. Et ainsi de suite à l’infini. Cette seule initiative
devrait être suffisante pour rembourser la dette.
·
Il va augmenter le rythme de développement de
l’économie en créant de nouveaux programmes et en bonifiant les programmes
existants (1) :
o
Un programme pour inciter les employeurs à
embaucher des travailleurs âgés de 65 ans et plus. Ils vont payer des impôts et
des taxes… enfin vous voyez ce que je veux dire;
o
Traitement fiscal avantageux pour le transport
collectif intermunicipal organisé par des employeurs;
o
Crédit d’impôt pour les nouveaux diplômés
travaillant dans une région ressource;
o
Reconduction du programme de crédit d’impôt pour
la formation. C’est grâce à ce programme que des entreprises miséreuses comme
IBM, Rolls Royce, Cascade, Pratt & Whitney, etc., réussissent à survivre;
o
Bonification des crédits d’impôt pour les
sociétés spécialisées dans la production de titres multimédia;
o
Bonification des crédits d’impôt pour les
investissements relatifs au matériel de fabrication et transformation;
o
Deux nouveaux crédits d’impôt ( pas un, deux) pour
encourager la création de nouvelles sociétés dans le secteur des services
financiers;
Attendez, attendez, ce n’est pas fini.
o
Congé d’impôt pour les spécialistes étrangers
employés par une nouvelle société de services financiers;
o
Crédit d’impôt relatif à la diversification des
marchés des entreprises manufacturières;
o
Crédit d’impôt en échange d’une option de prise
de participation de l’État dans les entreprises d’exploitation minière ou
pétrolière;
o
Crédit d’impôt pour favoriser la modernisation
de l’offre d’hébergement touristique;
o
Allègement fiscal pour les travailleurs étrangers
du cinéma;
o
Bonification des crédits d’impôt aux productions
cinématographiques et télévisuelles québécoises;
o
Augmentation du plafond du crédit d’impôt pour
la production de spectacles;
o
Un nouveau crédit d’impôt pour la production
d’évènements multimédias présentés à l’extérieur du Québec;
o
Un nouveau crédit d’impôt sera accordé
relativement aux frais d’émission d’actions d’un premier appel public à
l’épargne dans le cadre du régime d’épargne-actions II;
o
Assouplissement de la norme de diversification des
investissements du Fonds de solidarité FTQ;
o
Augmentation du plafond de cotisation de
Fondaction de la CSN;
o
Reconduction, pour une période additionnelle de
dix ans, du mécanisme de ristournes à impôt différé des coopératives.
Comme vous pouvez le constater, notre ministre du bonheur ne
manque pas d’imagination. Une telle panoplie de stimulant économique fera
certainement exploser la croissance du PIB.
La gestion de tous ces programmes nécessitera l’embauche de
centaines de fonctionnaires bien payés qui paieront eux aussi des impôts et des
taxes et qui consommeront des services, créant ainsi plus d’emplois. Et ainsi
de suite …. jusqu’à ce que les Québécois soient plus riches que les Albertains.
Voir que les économistes prétendent qu’il suffit de créer un
environnement économique efficace pour générer de la richesse. Pourquoi refusent-ils
obstinément l’évidence. Le développement économique passe inévitablement par la
multiplication des subventions et des fonctionnaires.
Tous les politiciens savent ça!
(1) Source :Deloitte Canada