Ce lundi matin, sur France Info, cherchant à qualifier deux des soldats de la France tués à Montauban la semaine dernière, Sarkozy a dit tel quel : « Je rappelle que deux de nos soldats étaient – comment dire ? – musulmans, en tout cas d’apparence, puisque l’un était catholique. D’apparence… Comme on dit : de la diversité visible. »
Il ne peut pas s’en empêcher, c’est plus fort que lui, incapable qu’il est de maîtriser ses pulsions, ravageuses quand on est à la tête d’un Etat laïc et républicain. Alors qu’il avait dit refuser de lier l’immigration et le drame de Toulouse, Sarkozy parvient en une seule phrase à résumer l’ensemble des préjugés dont souffrent nombre de Français aujourd’hui, rappelés constamment à leur origine réelle ou supposée et à leur religion présumée.
Il n’y a pas de couleur de peau qui implique nécessairement une religion, une identité, un socle de valeurs. A quoi bon enfermer nos concitoyens dans des cases, en fonction de ce à quoi ils ressemblent ? Imagine-t-on dire que celui-ci a une « apparence catholique » ou que cet autre « ressemble à un athée » ?
La République ne reconnaît aucune apparence. Il serait temps que Sarkozy s’y fasse et qu’il cesse d’utiliser des mots qui divisent.
Le temps est venu d’une République apaisée, d’un pays réconcilié et lucide sur ses problèmes comme sur la richesse de son peuple, d’un Etat qui accepte tous les siens. Et le temps d’un Président qui rassemble parce qu’il a compris cela.
Le Changement ? C’est maintenant ! Avec François Hollande.