C’est mon premier coup de gueule sur ce blog. Et à vrai dire, c’est la première fois qu’un restaurant me scandalise à ce point. Mon père a l’habitude de dire avec ironie : “Tu ne sais pas cuisiner ? Ouvre un restaurant !”. Cet “adage” pourrait bien s’appliquer à Africasa.
C’est avec une offre Groupon que j’ai découvert ce restaurant pour un brunch. Comme quoi, on peut tomber sur de vrais mauvais plans ! Toujours se méfier, et bien se renseigner sur le restaurant en question avant d’acheter !
Rendez-vous pris un dimanche à 14h. Nous voilà donc, mon amoureux et moi, pour un brunch chez Africasa, restaurant africain situé rue du Cardinal Lemoine, dans le 5ème arrondissement de Paris, entre les arènes de Lutèce, la rue Mouffetard, et l’île Saint-Louis. Sympathique quartier, donc !
Notre bon nous donne droit à un brunch et 1 coupe de champagne par personne. Le brunch est composé de :
- une boisson chaude (chocolat Africasa, thé, café, ou déca)
- un jus de fruits (orange, maracuja, coco, cranberry, ou pomme)
- un plat salé (brochette de bœuf avec friture de plantain, brochette de poulet avec friture de plantain, hamburger avec frites de patate douce, friture de calamars avec sauce tartare, ou brochette de gambas marinées avec vinaigrette à la cacahuète)
- un plat sucré (gâteau à l’ananas de Côte d’Ivoire avec glace Carambar, riz au lait avec compote de fruits, pancakes banane et sauce chocolat, ou salade de fruits)
- une brochette de 3 viennoiseries (croissant, pain au chocolat, et pain aux raisins)
Ce brunch coûte 22 € par personne. Pour 2 adultes payés, un brunch enfant est offert.
Commençons par la déco : jolie, épurée, zen, de grosses lampes blanches, des tables en bois clairs, des chaises hautes blanches. Le restaurant possède plusieurs espaces : une terrasse (à l’ombre), une salle au rez-de-chaussée, et deux salles au sous-sol. La terrasse est agréable, dommage qu’elle ne soit pas exposée sud.
La terrasse
La salle du rez-de-chaussée est très sympa, conviviale, lumineuse, donnant sur la cuisine ouverte, mais un peu bruyante. Enfin, les deux salles du rez-de-chaussée sont chaleureuses, avec de beaux murs en pierres et des voûtes.
Le sous-sol
Nous nous installons en bas, pour être plus au calme. Au bout d’une quinzaine de minutes, nous décidons de changer de place et de nous installer à l’étage du rez-de-chaussée, sentant que sinon, nous risquons d’être rapidement oubliés par les serveurs… Grand bien nous a pris…
La salle principale
Nous voilà donc à l’étage, à une table près de la fenêtre pour profiter du grand soleil. Un serveur souriant nous félicite d’être montés (comme s’il savait lui-même que l’on aurait été oubliés en bas…). Première constatation : une série de tables voisines ne sont pas débarrassées. Elles resteront sales jusqu’à ce que nous partions.
Sur ces mêmes tables sales, je constate que le restaurant utilise des sachets de thé Carrefour : franchement, quand on paye pour un brunch dans un restaurant, on attend au moins du thé de qualité, si ce n’est pas du thé en vrac, au moins des sachets de marque et pas ceux qu’on utilise à la maison !
Une serveuse (une belle nana d’origine africaine, avec une magnifique coupe afro ! ; manque plus que le sourire !) vient enfin prendre notre commande. Nous commandons un chocolat Africasa, un café, un jus de coco et un jus d’orange. Pour les plats, je choisis le poulet et les pancakes. Il n’y a plus de pancakes. A la place, je vous propose un moelleux au chocolat. Ah. Je vois que les moelleux en question n’ont pas été terminés sur les tables d’à côté. Je prends donc le gâteau à l’ananas. Mon ami choisit les calamars. Il n’y a plus de calamars. Bon… Il prend finalement le hamburger, et le gâteau à l’ananas.Le serveur souriant nous apporte le champagne en nous disant qu’on va nous faire patienter un peu (euh… encore ??).
Notre table n’étant pas non plus débarrassée, nous demandons à la serveuse de nettoyer notre table. Déjà, quelle idée de nous servir le champagne avant même de nettoyer la table… Elle s’en va, revient, et nous demande si on veut bien changer de table, parce qu’elle ne peut pas nettoyer notre table si on est assis…!!! Je refuse alors de changer de table, et nous nous levons pour la laisser nettoyer la table… Là, on commence à se demander où est-ce que l’on est tombés…
La première partie de notre commande arrive (et ça fait déjà bien 40 minutes qu’on est là) : nos plats (le hamburger et le poulet).
Le hamburger
Déjà, première surprise : le hamburger n’est pas servi avec des frites de patate douce comme prévu, mais avec des bananes plantain frites. Nous le signalons à l’autre serveur, qui nous dit qu’ils n’ont plus de patate douce. Merci de nous avoir prévenus lors de la commande… Deuxième surprise : nous n’avons ni couverts, ni serviettes, ni carafe d’eau. Nous les demandons au serveur. Il nous apporte les couverts et une seule serviette (!!). Je demande si je peux moi aussi avoir une serviette…
Les brochettes de poulet, friture de plantain
Au niveau gustatif : mention spéciale pour les brochettes de poulet, du vrai poulet rôti mariné dans un jus corsé, et servi avec une petite compotée d’oignons relevée et exotique.
En revanche, bananes plantain sèches, tièdes, peu salées… sans intérêt. Le hamburger de mon ami ne présente aucun intérêt non plus : un pain à burger, un steak haché surgelé, et une sauce de grande surface.
Nous réclamons nos boissons… Le jus d’orange n’est pas bon, type briquette de jus qu’on buvait étant enfant. Quand même, deux oranges pressées ne coûtent pas cher… Le chocolat chaud est… froid et pas mélangé (chocolat en poudre au fond, lait au-dessus). Je le renvoie.
Le jus d'orange et le "chocolat Africasa"
Le jus de coco (et ses nombreux glaçons...)
Un œil à la cuisine, et je vois le cuisinier qui téléphone sans enlever ses gants de travail. Bon…
On nous débarrasse le tout, puis c’est reparti pour une attente d’au moins 15 minutes avant d’obtenir la suite… les gâteaux à l’ananas, glace au Carambar. Ah ben non, pas la glace au Carambar… la glace au chocolat ! Nous le signalons à la serveuse. Nous n’avons plus de glace au Carambar. Normalement, vous avez aussi le choix avec la glace au bissap mais nous n’en avons plus non plus. Génial… Merci pour la précision, ça nous fait une belle jambe ! Je lui fais remarquer qu’elle aurait pu nous en informer lors de la commande. Elle me répond que ça n’aurait rien changé, car c’était chocolat ou rien (elle a le culot de répondre !!). Je lui rétorque que nous aurions peut-être choisi un autre dessert. Bref !
Le gâteau n’est pas bon : ananas pas mûr (très croquant), fond du gâteau trop cuit (limite brûlé…).
Le gâteau à l'ananas de Côte d'Ivoire
Vers la fin de notre “repas” (oui, normalement, un brunch, c’est tout en même temps, là ça ressemblait plutôt à un menu)… nous réalisons que nous n’avons jamais eu les viennoiseries. nous les réclamons. Le serveur nous regarde avec un air hébété. Finalement, on nous apporte au bout de 20 minutes un panier avec deux mini-croissant brûlés (au lieu des 6 viennoiseries différentes). Là, c’est la goutte d’eau ! Nous n’avons même plus la force de nous plaindre…
Un monsieur à une autre table parle fort : “bon, je vais finir par vraiment m’énerver ! on n’a toujours pas eu le dessert !!”. Et une autre dame qui renchérit : “on n’est pas contents non plus, c’est n’importe quoi !”. Une famille remonte alors du sous-sol, et nous interpelle : “vous êtes contents, vous ? Parce qu’il paraît qu’on est les seuls à se plaindre !”. Et là, c’était assez comique, cette soudaine cohésion qui m’a rappelé l’espace d’un instant l’ambiance des manifs !
Pour finir, en partant, on passe devant la cuisine ouverte, et je vois la boîte de Nesquick sur le comptoir. Ah… c’était donc ça, le “chocolat Africasa”…
J’ai demandé ce qui se passait à l’un des serveurs, pourquoi cette désorganisation ? Il m’a répondu que l’effet Groupon avait été trop important, et qu’il fallait revenir après la fin de validité de l’offre, que tout se passerait très bien… Euh, déjà, le restaurant était loin d’être plein (pas de quoi paniquer…), et surtout non merci, on ne reviendra pas. Je pense sincèrement qu’au delà de l’incompétence de certains serveurs, un il y a un véritable souci organisationnel : par exemple, on n’a jamais vu des serveurs qui n’ont pas de tables attribuées ; tout le monde sert toutes les tables, sans communiquer… à la fin, l’un des cuisiniers a même aidé en salle tandis qu’un serveur faisait cuire des steacks…
Je n’ai qu’un conseil pour le boss d’Africasa : Etchebest à la rescousse !!!
Africasa – 59, rue du Cardinal-Lemoine – 75005 Paris – Tél. 01 43 26 47 73 – [email protected] – Brunch le dimanche de 11h à 16h